Le gouvernement a dissous la commission électorale nationale indépendante lundi dernier (01/02/2021). Cette suppression de l’organe régulateur des élections pose le débat sur l’organisation des prochaines élections, et la mise place d’un organe unique de gestion. Pour le moment, les membres de la commission parlent d’une raison politique et non économique concernant la dissolution. Pour certains partis politiques cette « dissolution est faite dans la précipitation ».
Cette décision de dissolution de la commission électorale nationale indépendante a été rendue publique le 02 février dernier. C’était à travers le décret n° 0078 datant du 1er février 2021, signé par le ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation. Selon Amary Sidibé, membre de cette commission dissoute, la décision est tombée alors que les membres de ladite structure étaient réunis depuis une semaine pour faire des propositions pour la réussite de l’organisation des futures élections. La CENI comptait une quinzaine de membres et était chargée de la supervision des élections. Elle cogérait l’organisation des scrutins présidentiel, législatif, municipal et référendaire avec le ministère de l’administration territoriale, et la Direction Générale aux Élections (DGE).
La dissolution de la CENI suscite beaucoup d’interrogations. Quelle structure va-t-elle la remplacer ? Quelle incidence aura cette dissolution sur l’organisation des prochains scrutins ? Ce sont entre-autres questions posées de part et d’autre. En attendant des réponses, des organisations de la société civile mais aussi des partis politiques continuent de demander la mise en place d’un organe unique chargé des élections au Mali.
Certains responsables des partis politiques estiment déjà que « la dissolution de la commission électorale nationale indépendante (CENI) est faite dans la précipitation et sans consultations des forces politiques ». Le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) reste, toutefois, confiant pour la création et la mise en place effective d’un organe unique pour l’administration des élections crédibles et transparentes au Mali.
Du côté de la société civile, la Coalition pour l’observation citoyenne des élections (Cocem) estime que la suppression de cet organe chargé de veiller sur la transparence des élections augure une relecture de la loi électorale. Selon le président de la COCEM, ces réformes doivent corriger les dysfonctionnements constatés et mettre en place un organe unique et indépendant de gestion et de surveillance des élections.
Source: studiotamani