Le président de la Transition, le général d’armée Assimi Goïta, a signé le 24 mars 2025, l’abrogation des décrets de nomination de deux ambassadeurs. Il s’agit du général de Brigade Mamary Camara, jusqu’alors ambassadeur à Kigali (Rwanda) et ancien chef de poste à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), et de Abdoulaye Tounkara, représentant permanent du Mali à Genève (Suisse). Cette décision du Chef de l’État fait suite aux irrégularités financières dans leurs missions révélées par le Bureau du Vérificateur général (BVG).
Depuis des décennies, l’odeur de la corruption est sentie dans les services publics. Des centaines de millions sont carottés par des agents de l’État alors que le pays s’enlise à faire de grandes réalisations. Si la lutte contre la corruption est l’un des slogans de la Transition, le Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi GOITA, vient de chasser deux cadres du Mali de leurs postes pour des irrégularités financières. Cette décision du Président Assimi GOITA serait l’une des mesures d’accompagnement du contrôle du Bureau du vérificateur général.
Finalement, le 24 mars 2025, en toute responsabilité, le Chef de l’État a décidé de limoger les deux diplomates qui sont envahis par des odeurs nauséabondes de la corruption à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), et Kigali (Rwanda).
Dans son communiqué officiel, la Présidence a rappelé que « Tout fonctionnaire, quel que soit son rang, doit rendre compte de sa gestion ». Elle soutient que la décision d’abroger les décrets de nomination de Camara et Tounkara s’inscrit dans le cadre de la « lutte contre la mauvaise gouvernance et la corruption ».
S’agissant de l’Ambassade du Mali à Abu Dhabi, le BVG, dans son rapport des exercices 2021 à 2024 rendu public le 30 septembre 2024, a relevé des manquements financiers de plus de 202 millions de F CFA. Ces irrégularités sont imputables à la gestion du général Mamary Camara et deux agents comptables. Ces montants sont ressortis dans des paiements non conformes et mauvaise tenue des comptes, selon le BVG.
Concernant l’ambassade de Genève, le rapport du BVG daté du 31 août 2024 souligne également des irrégularités financières sur un montant de 312 millions de F CFA répartis entre les dépenses non documentées, avances de fonds non restituées et détournements présumés. Le BVG a persisté sur des failles dans la passation des marchés ainsi que le suivi budgétaire.
Par SABA BALLO