Ce jeudi 06 juin 2024, un incident majeur a enflammé les relations entre les deux pays : l’arrestation de la Directrice Générale Adjointe du WAPCO-Niger et de quatre autres membres par les services de sécurité béninois.
Les autorités nigériennes ont vivement réagi à travers un point de presse conjointement animé, le jeudi 6 Juin 2024, par le ministre nigérien du Pétrole, Barké Bako Mahamane Moustapha, et celui de la Justice. Le ministre du Pétrole a exposé la chronologie des faits ayant mené à cette arrestation et a annoncé la fermeture du poste initial de brut de Koulele à Agadem dès ce jeudi soir si les ressortissants nigériens ne sont pas libérés.
Les autorités béninoises ont justifié ces arrestations en accusant les ressortissants nigériens d’avoir pénétré dans le terminal de l’oléoduc Seme-Kpodji sous de faux prétextes. Le procureur spécial Mario Metonou a déclaré que les enquêtes se poursuivent pour déterminer les motivations réelles de ce groupe, soulignant que deux des détenus sont soupçonnés d’être des agents de la junte militaire nigérienne. Metonou a évoqué des informations suggérant la planification d’actes contre la sécurité de l’État du Bénin.
Réaction Vigoureuse des Autorités Nigériennes
En réponse, les autorités nigériennes ont vivement réagi par le biais d’un point de presse animé conjointement par le ministre du Pétrole, Barké Bako Mahamane Moustapha, et le ministre de la Justice, Alio Daouda. Le ministre du Pétrole a détaillé la chronologie des événements ayant conduit à l’arrestation des responsables de WAPCO-Niger, soulignant qu’ils étaient en mission officielle pour superviser le chargement du pétrole brut dans un pétrolier chinois.
Mahamane Moustapha a dénoncé l’absence de raisons valables pour ces arrestations et a annoncé, sur instruction du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), la fermeture du poste initial de brut de Koulele à Agadem dès ce soir si les détenus ne sont pas libérés.
Violation de l’Accord Bilatéral
Le ministre de la Justice, Alio Daouda, a fermement condamné l’arrestation, la qualifiant d’illégale et de violation flagrante de l’accord bilatéral entre le Niger et le Bénin. Il a menacé de saisir les juridictions compétentes, y compris la cour d’arbitrage de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), si aucune solution n’était trouvée rapidement.
Les tensions entre les deux pays remontent au coup d’État de juillet 2023 au Niger, qui a conduit la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à imposer des sanctions strictes. Le différend actuel sur les exportations de pétrole ajoute une nouvelle dimension à ces relations déjà tendues.
Source : Actu Niger