La détention préventive de Hamadoun Bah est devenue une affaire d’État dans le pays, car le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a rencontré hier soir les membres de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) pour débattre de la question.
Ce jeudi matin, la circulation était fluide à quelques endroits de la capitale malienne. Mais la plupart des stations-services affiliées au Synabef, le syndicat des banques et établissements financiers, sont fermées, à l’image de Total, Shell ou encore Dia Négoce.
Quant aux banques, à l’exception de la BDM SA, la Banque pour le développement du Mali, toutes les autres ont baissé le rideau, une quinzaine en tout. Un mot d’ordre d’arrêt de travail largement suivi.
“C’est vraiment une situation qui est très difficile pour les Maliens en ce moment. Nous sommes à dix jours de la fête de Tabaski et ce n’est vraiment pas le moment pour de tels évènements. C’est clair que les autorités doivent faire énormément attention. Le moment est vraiment mal choisi pour de tels événements. Parce qu’elles savent que c’est une haute personnalité et que son arrestation peut entraîner des remous, des mouvements”, a déploré Sidi qui estime que les autorités auraient pu éviter cette situation.
D’autres syndicats aussi menacent
Pour Alassane qui est venu acheter son mouton pour la fête de Tabaski, il dit ne pas comprendre l’attitude du syndicat des banques. Pour ce dernier, personne n’est au-dessus de la loi.
“Je crois que les juges ont aussi le droit de juger quelqu’un. Etre jugé ne veut pas dire que vous serez inculpé. S’il a raison, il sera libre, mais s’il a tort, il va aller en prison. Bien sûr que ça nous affecte de voir les banques fermées, mais compte tenu de l’actualité et de la conjoncture, car n’oublions pas que le Mali est en guerre, la grève des banques, ce ne sont que des détails. J’estime d’ailleurs que les raisons ne sont même pas valables”, a estimé Alassane.
L’UNTM, la plus grande centrale syndicale du pays, n’a pour le moment pas donné de mot d’ordre et dit observer attentivement la situation. Le Synabef menace de son côté de décréter, à partir de lundi prochain, une grève illimitée dans toutes les banques du pays.
Le Sam et le Sylima, deux syndicats de magistrats maliens, ont demandé pour leur part aux juges de rester sereins face à cette nouvelle tension.
Source: DW