Le delta central du Niger est en passe de devenir le nid des bandits de tous acabits. Composé d’anciens éléments du mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO) et de bandits spécialisés dans le braquage et vol de bétail, ce groupuscule scélérat qui se réclame d’une force de libération du Macina, est en train d’étendre son emprise dans la cinquième région. Il vient d’installer sa base dans la forêt » Donngol Barkedji » à l’ouest de Gathi Loumo à 4 km de Ouro Nguiya, dans le cercle de Ténenkou. Cette situation coupe le sommeil aux habitants envahis, voire submergés par ces bandits de haute facture.
Ils sont à l’origine de l’exécution sommaire et barbare d’un collaborateur de l’armée malienne dans la nuit du jeudi 5 mars dernier. La victime, qui répond au nom de Boubou Tiélo, a été abattue dans sa famille par des individus armés qui lui reprochaient sa collaboration avec l’armée. En effet, c’est grâce aux informations fournies par le défunt que l’armée a pu découvrir le site d’entrainement de ces jihadistes. C’est un arsenal de guerre dont la force de libération du Macina dispose dans la forêt de Donngol Barkedji. Ce groupe utilise des jeunes s’exprimant parfaitement dans la langue de la localité (le peul) et circulant de village en village pour passer un message dissuasif. Ces émissaires demandent à la population de ne pas collaborer avec l’armée qu’ils considèrent comme leur ennemi. Ils se présentent comme une force libératrice du Macina et disent vouloir sévir contre l’injustice. Alors que ce sont eux-mêmes qui incarnent la terreur dans ces zones.
Certaines sources indiquent que ce groupe est affilié à Hamadoun Kouffa, un prêcheur peul qui a rejoint le MUJAO en 2012 pendant l’occupation des régions du Nord. Hamadoun Kouffa, faut-il rappeler, a été aperçu à Konna le 9 janvier 2012, lors de l’offensive des islamistes contre l’armée malienne. Depuis ce moment, il a été annoncé du côté de Burkina Faso puis de la Mauritanie.
Selon certaines sources, la recrudescence du banditisme dans le delta central du Niger pourrait s’expliquer par le retour de ce prêcheur qui compte beaucoup d’adeptes dans cette région grâce à son discours réformiste et son penchant pour un islam rigoriste résolument tourné sur l’application de la Charia. Son rêve, il l’a proclamé haut et fort durant l’occupation jihadiste, c’est de restaurer l’empire musulman du Macina comme à l’époque du conquérant de la foi, El Hadj Oumar Tall.Les renseignements sécuritaires obtenus sur ce groupe qui évolue dans le delta central du Niger et dans le Mema malien rapportent qu’une connexion est de plus en plus établie entre ce groupe et Ansar Eddine, l’organisation terroriste dissoute, D’iyad Ag Ghaly, dont est issu le HCUA.
La présence de ce groupe dans la cinquième région et sa connexion avec les groupes narcoterroristes inquiètent de plus en plus la communauté internationale. ABDOULAYE DIARRA
Axe Goundam-Niafunké :
Les corps sans vie de six jeunes portés disparus enfin retrouvés
Six jeunes de Niafunké, située dans la région de Tombouctou, qui avaient été enlevés alors le jeudi dernier alors qu’ils revenaient d’une cérémonie de mariage à Tonka, ont été retrouvés morts ligotés, certains égorgés, non loin du village d’Echelle. Les six jeunes se trouvaient sur des motos Sanily (à raison de deux par engin) lorsqu’ils ont eu le malheur de tomber sur des hommes armés. Ceux-ci se sont emparés d’eux, les ont ligotés puis embarqués dans des véhicules 4×4 avec leurs motos. Ils ont été retrouvés plus tard dans l’état où ils ont été décrits.
Signalons que des bandits sèment la terreur dans cette zone depuis quelques semaines. Rappelons que le village de Gnondougou, situé à 25 km de Niafunké, a été la cible des assaillants.
Des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans cette localité blessant quatre personnes, toutes employées à l’entreprise Nouh Idrissa Maïga. Plusieurs biens appartenant à cette dernière ont été emportés par les brigands. En plus de cette attaque, une autre a visé les villages de Kassoum, Sambani et Dogo, situés sur la route entre Léré et Niafunké, dans le cercle Niafunké.
Des hommes armés sont entrés dans ces localités entre le 1er et le 2 mars, détruisant tout sur leur passage et détroussant les habitants.
ABDOULAYE DIARRA
Source: L’Indépendant