En dépit du renforcement du dispositif sécuritaire, avec l’ouverture de plusieurs unités de la sûreté urbaine, le sentiment d’insécurité s’installe de plus en plus dans la zones ACI et les zones d’activité à Bamako.
Depuis des années, ces zones sont le terrain d’action des dealers et des agresseurs. Parmi celles-ci, nous avons choisi comme exemples la zone ACI et la zone industriel de Sotuba. Considérées parmi les zones les plus fréquentées par les investisseurs, mais aussi par les clients, ces deux sites sont également investis par des hordes de délinquants qui s’attaquent presque quotidiennement aux passants et aux travailleurs, plus particulièrement aux femmes. Faisant à peine quelques pas à l’intérieur de la zone, nous avons été abordés et avertis par un agent de sécurité de l’une des sociétés de produits pharmaceutiques. «Vous êtes folle de vous balader seule dans un endroit pareil ? Faites très attention, vous risquez d’être agressée à n’importe quel moment», nous a-t-il avisés.
L’agent poursuivra que les piétons ne sont pas à l’abri d’agressions ici, même durant la journée, à proximité des dépôts des boissons alcoolisées. Sur place, nous avons tenté d’interroger quelques employés des différentes entreprises sur la sécurité à l’extérieur du lieu du travail. Ils ont tous affirmé qu’ils sont exposés quotidiennement au danger, précisément le soir. «Face à la recrudescence des attaques et des agressions au niveau de la zone ACI et le manque d’éléments de la sûreté, plusieurs femmes ont quitté le travail au bout de quelques jours ou quelques mois, surtout celles exerçant dans les entreprises qui n’assurent pas le transport de leur personnel», a témoigné l’un des travailleurs. Pour certaines femmes rencontrées sur les lieux, la sonnette d’alarme est désormais tirée pour alerter les services concernés sur les ennuis causés par l’insécurité grandissante.
Elles étaient unanimes à dire : «Il faut qu’il y ait un renforcement des éléments à l’intérieur de la zone et une organisation des patrouilles à intervalles réguliers, afin d’endiguer le problème.» Pour sa part, un responsable chargé de la communication à la sécurité a affirmé que la majorité des agressions ne sont pas déclarées aux services de la police. «Le nombre de plaintes durant cette année n’est pas important. Depuis janvier jusqu’à ce jour, il y a eu seulement trois plaintes qui ont été déposées à notre niveau par les travailleurs. Pour ce qui est de l’assassinat d’un homme au début de l’année en cours, le coupable a été identifié et l’enquête touche à sa fin», a-t-il avoué. Et de préciser: «La zone industrielle de Sotuba est actuellement sous la couverture de deux commissariats, en plus il y a des patrouilles de la police régulières dans les endroits mentionnés. Nous assurons le maximum de sécurité dans cette zone, mais nous appelons les travailleurs, surtout les femmes, à déposer plainte à chaque incident pour diligenter des enquêtes.»
Mariam Konaré