En raison de la covid-19, l’entrée en vigueur (prévue pour le 1er juillet 2020) de la Zone de libre-échange continental africaine a été repoussée au 1er janvier 2021. Sur les ondes de la Radio France internationale (RFI), Wamkele Mene rassure que ce report ne signifie pas que l’accord n’est plus contraignant. « Il continue de l’être pour les États qui en sont partie prenante, et plus important encore, la volonté politique est toujours là », a-t-il précisé. À l’en croire, tous les États ont montré leur attachement à cet accord qui sera mis en œuvre une fois que les conditions sanitaires seront favorables.
Avant janvier 2021, les derniers réglages finiront. Il s’agit notamment de la question des « règles d’origines » des produits, « règles qui permettront notamment de fixer les barrières tarifaires pour les produits étrangers », indique le secrétaire général qui déplore le fait qu’ils aient perdu trop de temps en mars et en avril sur les négociations qui doivent se poursuivre.
S’agissant de la problématique des pays africains ayant signé des accords de partenariats économiques (APE) avec l’Union européenne, Wamkele rassure que « la ZLECAF reconnait tous les accords commerciaux préexistants que les pays auraient pu signer avec leurs partenaires ». Il précise que « si une entreprise européenne est présente en Afrique, et si elle y fait actuellement des opérations commerciales selon les modalités définies par les APE, elle continuera à bénéficier de son accès au marché ». Toutefois, une fois que la ZLECAF entrera en vigueur et que la même entreprise souhaite commercer dans le cadre de la ZLECAF, elle sera régie par un autre cadre légal qui sera celui de cette organisation panafricaine.
Parlant de l’industrialisation du continent africain, le secrétaire général de l’organisation panafricaine estime que la pandémie du coronavirus a montré l’urgence d’industrialiser le continent. « [ndlr] je pense que ce que cette crise a révélé c’est qu’il nous faut très rapidement industrialiser nos économies, établir des chaines de valeur et nous assurer que notre continent soit sur une trajectoire de production de valeur ajoutée », a-t-il expliqué au micro de nos confrères de RFI. Bien que ce processus ne soit pas de la mer à boire, il reste convaincu que « la Zlecaf nous donne justement le cadre légal dont nous avons besoin pour commencer à créer ces chaines de valeur ».
Cette volonté d’industrialisation, précise-t-il, ne signifie nullement une déconnexion du reste du monde. « Mais je pense qu’en Afrique nous sommes plus vulnérables aux besoins d’importation », a-t-il indiqué. Toutefois, « la vraie question concerne notre propre capacité à fabriquer et à développer notre industrie », a-t-il conclu.
F. Togola
Source: Journal le Pays- Mali