La fin de la semaine aura été suffisamment sanglante au Mali pour que s’accentuent les interrogations et inquiétudes, à quelques encablures d’un scrutin présidentiel tributaire en grande partie de la sécurité à travers le pays.
La série des violences a déclenché jeudi à Aklal, une localité située à quelques kilomètres d’Anderamboucane dans la nouvelle région de Ménaka. Là, la folie meurtrière de djihadistes apparentés à l’Organisation de l’Etat Islamique s’est manifestée par l’exécution d’une bonne dizaine de personnes abattues pour des raisons ignorées comme toutes les fois où les bourreaux sont des djihadistes. Vendredi, le jour suivant, c’était au tour de la localité de Wakassah, non loin de Menaka, de connaître les affres d’une descente beaucoup plus musclée que la précédente. Plus d’une trentaine de personnes ont été en effet abattus au bord d’un puits où la population de ladite localité était conviée pour des échanges avec les maîtres des lieux. De sources bien introduites, tous ces massacres sont intervenus en représailles d’une rupture de l’entente que les terroristes avaient nouée avec certains citoyens qui leur servaient de satellites dans une zone où, qui plus est, des pertes énormes leur ont été infligés par la jonction des forces Barkhan et de certains groupes armés locaux. En atteste le récent rapport de la Commission des droits de l’homme de la Minusma qui les assimile à des exécutions sommaires pour certains cas.
La situation n’était pas très différentes au Centre, précisément dans les environs du Cercle
Koro où les affrontements entre ´donsos’ et djihadistes peuhl ont connu une recrudescence indescriptible aux relents d’intolérance intercommunautaire.
On y dénombre pas moins d’une douzaine de morts suite à des affrontements armés et aux incendies de villages entiers, avec leur lot de populations déplacées ou même réfugiées en dehors du Mali.
Une situation qui vient contrarier pour le moins tous les efforts de sécurisation annoncéspar les hautes autorités pour rassurer de la tenue des élections à date : déploiement de milliers d’éléments des FAMAs, mesures de désarmement et d’interdiction des engins à deux roues, etc.
A Keïta
Source: Le Témoin