La Coalition des organisations de la société civile pour l’Education pour tous au Mali (COSC-EPT-Mali), a animé vendredi au Centre Aoua Keita, une conférence de presse sur l’analyse du budget 2016-2017 du ministère de l’Education nationale dans sa répartition entre les différentes Régions et la dotation de chaque partie prenante.
La conférence était animée par Noé Diarra et Sidiki Touré, respectivement chef de section études et préparation du budget et chef de division des finances à la Direction des finances et du matériel (DFM) du ministère de l’Education nationale. Dans son exposé liminaire, le premier conférencier a révélé que le budget de notre pays, au titre de l’exercice 2017, s’élève à 2 270 milliards de Fcfa. Dans ce montant, un peu plus de 262 milliards de Fcfa sont alloués au département de l’Education nationale. Noé Diarra a précisé que le système éducatif malien est financé par l’Etat, les ménages, les communautés et les collectivités territoriales. Les Organisations non gouvernementales (ONG) et les Partenaires techniques et financiers (PTF), mettent aussi la main à la poche pour accompagner le pays. Le conférencier jugera ensuite que les ressources de l’Etat représentent la part la plus importante du financement du système éducatif. D’où l’intérêt particulier accordé à ce type de financement à tous les niveaux. Pour concrétiser la vision des nouvelles autorités, les conférenciers ont précisé que le gouvernement s’engage à maintenir l’effort public dans le secteur. Cela se traduira par l’affectation d’environ 40% des ressources publiques à l’éducation. Le conférencier Diarra a, par ailleurs, rappelé que le budget de l’Education était de 37,05% en 2016. Il a été ramené à 35,06% en 2017, soit une diminution de 1,99%. Le financement extérieur du Budget spécial d’investissement (BSI), lui, représente 7,500 milliards de Fcfa en 2017. Selon les explications des conférenciers, celui-ci est alloué au projet éducation pour tous mais appuie aussi l’éducation bilingue, la construction de l’Institut de formation des maitres (IFM) de Kati et le Programme d’assistance de la Cellule d’appui à la décentralisation et à la déconcentration (CADD).
Quant au financement intérieur du BSI, il représente un peu plus 2,91 milliards de Fcfa en 2017. Ce financement doit appuyer la Cellule de planification et de statistique (CPS) du secteur de l’éducation, le Programme vigoureux d’alphabétisation (PVA), l’Investissement sectoriel pour l’éducation, le pilotage appui des enfants. Il prend aussi en charge le développement de la petite enfance dans les Régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, la construction, l’équipement de lycées. Pour sa part, Sidiki Touré, a relevé que la diminution du budget de l’Education s’explique par l’augmentation de celui de la Défense et de l’Agriculture. Il s’est empressé de déplorer l’insuffisance des moyens pour couvrir les besoins éducatifs et reconnait également que l’Etat déploie d’énormes efforts pour le secteur éducatif.
En 2000 a rappelé le président de la COSC-EPT-Mali, Mohamed Abdoulaye Modibo Diakité, il avait été demandé aux Etats africains d’atteindre l’éducation pour tous en 2015. Cet objectif n’a été atteint par aucun d’eux. Les Objectifs du développement durable (ODD), eux, demandent aux Etats africains d’atteindre, cette fois-ci, une éducation de qualité d’ici 2030.
A ce propos, il a invité les populations à une prise de conscience pour que notre pays recouvre la paix et estimé qu’une classe fermée ou détruite équivaut à compromettre l’avenir de 100 élèves.
Selon l’annuaire de la CPS du secteur de l’Education, le Taux national brut de scolarisation (TBS) était de 81,5% en 2011 (avant crise). Avec les turbulences enregistrées dans notre pays, il est passé à 63,9% en 2014.
Sidi Y. WAGUE
Source: essor