Moussa Coulibaly est ce professeur d’anglais au second cycle de Tempéla dans la Commune rurale de Konséguéla, cercle de Koutiala. Il a signé un contrat à durée indéterminée en bonne et due forme avec le Conseil de cercle de Koutiala en 2006. Tout se passait bien entre les deux parties jusqu’en 2014, année à laquelle la loi n°2012-007 du 7 février 2012 portant code des collectivités territoriales, a reçu son application effective. C’est cette loi qui a retiré la gestion de l’enseignement fondamental au Conseil de cercle pour la confier aux mairies.
Sur instruction du gouverneur de Sikasso à l’époque, le Conseil de cercle de Koutiala a tout de même continuer à payer Moussa Coulibaly jusqu’au mois de juin 2014. C’est à partir de cette date que la mairie de Konséguéla devrait prendre la relève puisqu’ayant bénéficié du transfert du fonds ITES.
Sauf que le maire, Sidiki Ziéba Mallé, ne l’a pas entendu de cette oreille. Ce fut un niet catégorique de sa part. Pourquoi ? Allez savoir. Les démarches entreprises par la victime pour être mise dans ses droits par la mairie ont été vaines.
Moussa Coulibaly est allé donc se confier à l’inspection du travail de Sikasso, laquelle a saisi le tribunal du travail de Koutiala en 2015. Au cours de son audience publique ordinaire du 6 juin 2016, le tribunal du travail de Koutiala a condamné la mairie de Konséguéla au paiement d’arriérés de salaire qui s’élevaient à l’époque à deux millions cinq cent trente-sept mille cinq cent soixante-huit francs CFA (2 537 568 FCFA).
Au lieu de payer cette somme au pauvre enseignant, la mairie a trouvé le malin plaisir de faire appel à Bamako. Patriote chevillé au cœur, Moussa Coulibaly n’a pas arrêté de dispenser ses cours jusqu’à la date d’aujourd’hui. Ce qui fait qu’il est à ce jour, à son 48e mois sans salaire.
La Cour d’Appel de Bamako devant laquelle le maire a interjeté appel a statué sur le dossier dans son audience publique ordinaire du 31 août 2017 et la grosse est sortie le 15 mars dernier. Elle a tranché en faveur de la victime, c’est-à-dire qu’elle a confirmé le jugement rendu par le tribunal du travail de Koutiala. Mais malgré tout, le maire continue de dire qu’il ne va pas s’exécuter. La question qu’on se pose est de savoir comment un simple maire peut tenir tête à toute la République. Il faut rappeler que bien avant ce jugement de la Cour d’Appel de Bamako, le ministre de l’Administration territoriale avait eu à adresser une correspondance au gouverneur de la région de Sikasso pour lui intimer l’ordre de remettre l’enseignant dans ses droits. Ce dernier a écrit le préfet de Koutiala dans ce sens, et le préfet de Koutiala a saisi la mairie de Konséguéla le 16 mars 2017 pour demander au maire de bien vouloir inscrire le paiement des arriérés de salaires dans le budget additionnel 2017 à concurrence de 2. 537. 568 FCFA. Mais de toutes ces interpellations, le maire Sidiki Zéba Mallé s’en a cure. La victime elle-même avait eu à adresser une lettre ouverte au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, pour que ce dernier intervienne. Mais jusqu’ici rien.
- Diakité
La rédaction