En entreprenant, la semaine dernière (du 3 au 6 avril 2018) une visite de travail et d’amitié au Burkina Faso, au Niger et en Côte d’Ivoire, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a voulu imprimer une nouvelle dynamique à la coopération sécuritaire et économique et raffermir les relations avec nos voisins. Pour ce faire, le chef du Gouvernement a privilégié le dialogue direct et la concertation avec ses interlocuteurs. Une belle tradition ouest africaine bien ancrée.
L’objet de la tournée du Premier ministre est de renforcer la coopération bilatérale et d’apprécier les différents efforts de développement en vue de créer un environnement plus sécurisé, plus stable et plus propice à l’émergence d’une zone économique spéciale.
Après l’Algérie et le Maroc, le Premier ministre, Chef du gouvernement, Monsieur Soumeylou Boubèye Maïga, à l’invitation de ses homologues Paul Kaba Thiéba, Brigi Rafini et Amadou Gon Coulibaly, a effectué du 3 au 6 2018 une visite de travail et d’amitié au Burkina Faso, au Niger et en Cote d’Ivoire.
Avec chacun de ses homologues Burkinabè, Nigérien et Ivoirien, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a fait le point des relations bilatérales, aux fins d’envisager des pistes dans le but de donner un nouvel élan à la coopération ouest-africaine notamment dans le domaine sécuritaire, des échanges économiques, énergétiques et de la gestion transfrontalière.
Confrontés aux mêmes défis sécuritaires sur le fuseau-centre dans le cadre du G5 Sahel, les Chefs du gouvernement du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont fait la revue de leur coopération bilatérale et sous régionale dans le domaine sécuritaire et de lutte contre le terrorisme. « Parce que sur nos territoires respectifs, nous avons des groupes terroristes, des djihadistes, des groupes d’autodéfense, des différents groupes armés qui sont plus ou moins instrumentalisés par les forces que nous combattons. Faisant face aux mêmes problématiques, nous avons jugé nécessaire d’avoir une réponse concertée d’autant plus que nous avons une frontière commune. Nous avons des communautés de part et d’autre qui sont identiques » a expliqué le Premier ministre.
Soumeylou Boubèye Maïga et ses hôtes ont, à travers des entretiens en tête-à-tête et des séances de travail, exploré les voies les meilleures pour renforcer leur coopération en matière de mutualisation et d’échanges de renseignements, de stratégies et actions conjointes pour contrer le terrorisme et assurer la quiétude des populations, gage indispensable pour la relance des activités économiques et de développement.
Plaidant pour une riposte militaire coordonnée au terrorisme dans le G5 Sahel et une coopération sécuritaire transfrontalière soutenue dans le cadre du Fuseau-centre, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a estimé à Ouaga et à Niamey que « la menace terroriste est un danger non seulement pour l’unité nationale, pour la cohésion sociale, mais aussi pour nos processus démocratiques et pour la stabilité de nos institutions étatiques. C’est fort de cela que nous avons développé de larges convergences et je pense que les recommandations issues de nos travaux seront utiles dans ce combat ».
Soumeylou Boubèye Maïga et ses homologues entendent traduire ce combat par des mesures fortes et immédiates à travers une concertation permanente entre autorités de part et d’autre de la frontière, des échanges d’information et de renseignement et la coordination des actions pour éradiquer le terrorisme et restaurer la sécurité au niveau du Fuseau centre.
« Il est important, disent-ils, même vital que les gouverneurs, les hauts commissaires et les préfets puissent se parler un peu chaque fois que c’est nécessaire afin que nous puissions avoir des informations utiles, que nous puissions mutualiser nos moyens pour faire en sorte que les terroristes ne puissent pas avoir accès à nos territoires respectifs » reconnaissent les trois Premiers ministres
L’ambition légitime est de faire du fuseau la pièce maîtresse du G5 qui conduira la riposte militaire et sécuritaire concertée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le Premier ministre du Burkina Paul Kaba Thiéba résume bien, en ces termes, cette option commune : « Nous sommes confrontés à la même menace terroriste qui malheureusement frappe nos deux pays. En tant que frères, nous nous devons de renforcer nos liens, les moyens au sein de la structure sous régionale comme la force conjointe du G5 Sahel »
En effet, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et ses homologues ouest-africains sont bien conscients que l’option militaire est indispensable pour neutraliser les terroristes avérés. Toutefois, les Chefs du gouvernement estiment qu’il ne faut pas laisser les efforts développement absorbés par les questions sécuritaires. Les germes du radicalisme et du terrorisme se trouvant aussi dans la pauvreté des populations qui deviennent vulnérables. C’est pourquoi, il faut investir dans le bien-être des Burkinabè et des Maliens, surtout dans les zones à risque et jadis oubliées.
Conscients que la réponse au terrorisme est aussi une lutte contre les inégalités et l’injustice, la pauvreté et la désespérance qui poussent dans bien des cas les populations dans les griffes des terroristes et bandes mafieuses, Soumeylou Boubèye Maiga et ses homologues ont jugé important et urgent d’apporter de manière concertée, un peu plus de développement, un peu plus de mieux-être, un peu plus d’espérance à nos populations afin qu’elles puissent être à l’abri de l’influence des groupes criminels et terroristes de tous poils.
Aussi, ont-ils convenu d’entreprendre des actions transfrontalières pour améliorer les conditions de vie de nos populations, leur accès aux soins et à la scolarisation, pour couper les groupes terroristes et criminels de base de recrutement.
Il y a urgence préconise le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à entreprendre des initiatives et actions fortes de développement pour offrir des perspectives d’accès à différentes opportunités économiques, d’espérance et d’épanouissement. « C’est pourquoi, a-t-il souligné, nous avons avancé cette idée d’avoir une zone économique spéciale à notre frontière commune dans le secteur Sikasso-Bobo et Korogho de manière à créer un environnement favorable à ce que des unités industrielles et semi-industrielles puissent prospérer dans cette zone et puis devenir une locomotive pour nos pays respectifs », a développé le Malien.
Le but de cette zone économique spéciale est d’offrir plus d’opportunités à nos opérateurs économiques, ainsi qu’à nos entreprises et d’ouvrir des espaces de dialogue, d’échanges avec d’autres acteurs, de manière à ce que tous ceux qui renoncent à la violence puissent avoir d’autres perspectives.
Cette zone économique spéciale qui sera implantée à la frontière commune, entre Sikasso (au Mali), Bobo-Dioulasso (au Burkina) et Korhogo (en Côte d’Ivoire) permettra de nourrir les échanges commerciaux qui vont créer de l’activité économique et de l’emploi, pour contrer le terrorisme qui se nourrit de la pauvreté.
L’ambition de la Zone économique spéciale, a dit le Premier Ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, est de mettre en synergie toutes les opportunités de développement, entre les trois pays, de manière à rendre nos économies encore plus complémentaires, en particulier dans la zone transfrontalière. Il s’agit de construire, un espace commun de sécurité, de promotion humaine et de développement. D’où le souhait que les relations économiques entre nos pays soient à la hauteur de leur complémentarité historique et géographique.
La tournée ouest-africaine a été aussi l’occasion d’échange avec ses homologues sur les sujets relatifs à la fourniture de l’énergie et au transport des produits pétroliers, la transformation des matières premières, le partage des expériences en matière d’orpaillage traditionnel mais aussi la gestion des populations réfugiées et l’immigration clandestine.
Rappelons que le Premier ministre, Chef du gouvernement Monsieur Soumeylou Boubèye Maïga, était accompagné au cours de sa tournée ouest-africaine d’une délégation de haut niveau comprenant notamment le ministre de l’économie et des finances, Dr Boubou Cissé (pour l’étape de la Cote d’Ivoire), le Ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur Privé, Me Baber GANO (pour l’étape du Burkina et du Niger), Mme la ministre du tourisme et de l’artisanat, Nina Walett Intalou (pour l’étape du Niger et de la Cote d’Ivoire) et le Chef d’Etat major général des forces armées maliennes, le Général Bemba Keïta.
Source: CIGMA