L’élection pour un nouveau président à la CAF est prévue le 12 mars prochain à Rabat au Maroc. Et c’est le même moment que le président de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA), Gianni Infantino, a choisi pour effectuer une tournées d’environ dix jours en Afrique dont 24 heures au Mali. Faut-il craindre une influence du boss du sport majeur dans le choix du futur président de la plus grande instance du football ?
De l’Afrique centrale à l’Afrique du Nord en par l’Afrique de l’Ouest, la visite d’Infantino n’est pas sans enjeux pour un continent bourré de talents, mais en plein développement politico-sportive. C’est donc devenu une tradition ou presque. Car Gianni a déjà effectué des visites hivernales en Afrique. Cette fois-ci, le patron de la FIFA a effectué ces visites pour parler ‘’développement du football et par le football’’. Soupçonné d’être en mission pour l’un des candidats, Gianni Infantino n’a fait qu’accentuer le doute. Car, au-delà des rencontres très diplomatiques avec les chefs d’État et les ministres, Infantino a aussi rencontré les candidats en course pour la présidence de la CAF.
A Rabat par exemple, Gianni Infantino a eu l’occasion de rencontrer l’un des postulants, l’Ivoirien Jacques Anouma, lui aussi en visite au Maroc. «Je me félicite d’avoir évoqué avec Jacques Anouma ses projets pour l’avenir du football africain et la façon dont la FIFA, la CAF et les associations membres peuvent travailler ensemble, main dans la main, pour emmener le football africain à la place qu’il mérite, à savoir le plus haut niveau »,a souligné le patron de la FIFA. Au cours des jours précédents, Gianni Infantino s’était également entretenu avec trois autres candidats à la présidence de la CAF. Il s’agit du Sud-Africain Patrice Motsepe ; du Sénégalais Augustin Senghor et du Mauritanien Ahmed Yahya.
Des rencontres qui ouvrent la voie à des commentaires puisque le sujet est très sensible en Afrique, car cette compétition y est une véritable institution et que ces revenus font vivre la CAF. Un scrutin très tendu puisque l’actuel président de la CAF, Ahmad Ahmed, a été suspendu cinq ans par la FIFA en novembre 2020 avant que le Tribunal arbitral du sport ne le rétablisse au moins temporairement dans ses fonctions en attendant un jugement définitif.
Le point sur les candidats !
Le Mauritanien Ahmed Yahya est le plus jeune des candidats (44 ans). Homme d’affaires, il est président de la Fédération mauritanienne de Football. Avec lui, la sélection des Mourabitounes a gagné plus de 100 places au classement FIFA et ont participé à leur première CAN en 2019. Ces réussites constituent ses atouts, mais il pourrait pâtir du faible poids de sa fédération au sein de la CAF. A l’opposé, l’Ivoirien Jacques Anouma fait figure de candidat du sérail. Ancien président de la Fédération ivoirienne de Football (2002-2011), il a été également membre du comité exécutif de la FIFA. Déjà candidat mais recalé en 2013, cette élection reste sa dernière chance d’accéder à la présidence de la CAF. A 69 ans en effet, il est à un an de la limite d’âge.
Par ailleurs, beaucoup voient en Augustin Senghor (55 ans), le profil idéal. Ce président de la Fédération sénégalaise de Football depuis 2009 est aussi maire de la ville de Gorée, gère un club (US Gorée) et siège au comité exécutif de la CAF. On le présente comme l’héritier officieux d’Ahmad et sa parfaite maîtrise de l’anglais est un atout pour séduire les fédérations anglophones. A moins que ces dernières optent pour le seul anglophone en lice: le Sud-Africain Patrice Motsepe (58 ans). Ce milliardaire, propriétaire du club des Mamelodi Sundowns serait un des favoris de la FIFA.
Amadou Kodio
Source : Ziré