Le premier tour de l’élection présidentielle au Mali a lieu ce dimanche 29 juillet. Plus de 8 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes pour départager 24 candidats. Si dans certaines localités, au Sud et à l’Ouest du pays, les opérations de vote se sont bien déroulées, des milliers d’électeurs n’ont pas pu accomplir leur devoir civique dans de nombreuses circonscriptions électorales du fait de l’insécurité.
Pour cette élection présidentielle 2018, la sécurité reste un enjeu essentiel. Le scrutin intervient dans un contexte où de nombreuses localités échappent au contrôle du pouvoir central du fait d’attaques terroristes et autres actes de banditisme.
L’élection de ce dimanche s’est déroulée normalement dans les centres urbains sans incidents majeurs. Dans les régions de Kayes, Koulikoro et le district de Bamako, malgré des cas d’achat de conscience constatées, les électeurs ont pu voter sans être inquiétés. Dans les localités de Kayes, Sikasso, Koulikoro, Mopti, Gao et Bamako, il a été signalé des tentatives d’utilisation de plus de deux procurations par certains mandataires, note le Pool d’Observation Citoyenne du Mali, qui a déployé plus de deux mille observateurs pour ce premier tour.
Dans la région de Kidal, en milieu de journée, plusieurs obus sont tombés sur le camp de la MINUSMA à Aguelhok sans faire de victime. Le vote a été annulé à Alafia, une commune de 16 000 habitants à l’est de Tombouctou, après que des hommes armés ont brûlé les urnes la nuit dernière.
Dans le cercle de Gourma Rharous dans la région de Tombouctou, il n’a pas eu de vote dans les communes d’Inadiatafane et de Haribomo. Des zones contrôlées par des présumés djihadistes, où l’administration est absente. Toujours dans le même cercle, le matériel électoral de 17 bureaux de vote ont été braqués par des hommes armés la veille du scrutin, les agents électoraux sont retournés bredouilles au chef-lieu de cercle. Il s’agit notamment des localités de Benguel, Nana, Bankoma, Alhado Koura, Waikoungou et Doya Haoussa.
Dans le village de Zinzin à 15 km de Goundam, les urnes des bureaux de vote de Dagahanizame et Kalgouya ont été emportées par deux individus armés sur moto.
Dans plusieurs villages du centre, les attaques et les menaces ont pesé aussi sur le déroulement de cette journée électorale. Pas de vote à Gandamia, à 45 kilomètres de Douentza, où des hommes armés se sont attaqués aux agents électoraux le jour du scrutin. Dans le cercle de Youwarou, des incidents ont aussi perturbé les élections. Dans les communes de Ndodjiga et SAH, plusieurs bureaux de vote ont été fermés à 15 heures à cause des menaces terroristes. À Deboye aussi il n’y a pas eu d’élection. Les matériels électoraux du bureau de vote de SARRE HAABE ont été brûlés, des agents électoraux enlevés puis relâcher après.
Pourtant pour la sécurisation des opérations de vote le Premier ministre avait annoncé 30.000 soldats maliens, déployés sur l’ensemble du territoire national. Pourtant, malgré ce dispositif des perturbations ont été enregistrées dans plusieurs localités où des milliers d’électeurs n’ont pas pu voter. Au Centre et au Nord du pays, de nombreuses localités ont été privées de vote. Plusieurs attaques ont empêché la tenue du scrutin. Alors que gouvernement évoque un chiffre de 644 électeurs qui n’ont pas voté, l’opposition, à travers l’URD, dénonce plus de 600 bureaux de vote fermés à travers le pays du fait de l’insécurité.
Me Abdrahamane Ben Touré, membre du staff de campagne de Soumaila Cissé annonce que des évaluations sont en cours tirer le bilan.
A la fin de cette journée de lundi, aucun chiffre officiel n’est encore disponible sur le taux de participation. Mais à la veille du scrutin, le taux de retrait des cartes d’électeur était estimé à 76%. Selon la loi électorale, le ministre de l’administration territoriale a cinq jours au plus tard pour la proclamation des résultats.
Studio tamani