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Violences conjugales : La honte des hommes

Les violences conjugales sont un phénomène mondial. Partout, les hommes règlent leurs différends avec les femmes en les battant et même en les tuant. Ainsi, ce sont des centaines de millions de femmes qui souffrent leur vie durant de toutes sortes de violences dont beaucoup restent impunies.

Fatoumata Sire Diakite association progre defense droit femme apdf

Dans le cadre de son programme Éducation aux Droits Humains (EDH), auquel nous avons participé, Amnesty international Mali a inscrit le thème « violences conjugales, violences faites aux femmes ». Il est apparu au cours des rencontres avec des groupements de femmes des communes 5 et 6 du district de Bamako, que plus du tiers des femmes souffrent de violences conjugales de plusieurs natures. Ces chiffrent sont conformes à ceux donnés par les différentes organisations de droits humains qui estiment qu’environ 33% des femmes du monde sont victimes de violences conjugales.

A cause du mariage religieux, qui peut se rompre facilement chez nous, au mépris des textes, beaucoup de femmes sont répudiées et chassées avec leurs enfants sans aucun recours possibles. Des centaines de milliers voire des millions de femmes en sont réduites à se prendre en charge pour toutes choses parce que les maris refusent d’assumer impunément leurs responsabilités.

La partie la plus visible des violences conjugales demeure les violences corporelles qui sont banalisées chez nous. Battre sa femme est, ici, une chose ordinaire que les femmes elles-mêmes évoquent avec légèreté. Les violences corporelles ne sont prises au sérieux qu’en cas de blessures graves.

L’argument principal que des hommes nous ont opposé lors de nos débats radiophoniques est que le Coran autorise expressément de battre sa femme en cas de désobéissance. En effet, le verset 36 de la Sourate Les Femmes est sans équivoque : « Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci (…) Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris…). Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et FRAPPEZ-LES… »

Telle est la parole divine. Cependant Dieu nous a pourvus de discernement. S’entendre avec son épouse en réglant pacifiquement les différends ne vaut-il pas mieux que la battre ? N’y a-t-il pas de la honte à battre sa femme et à vouloir ensuite se consoler dans ses bras ? Certainement. Mais le traumatisme qui naît chez les enfants de mères battues est encore plus grand. Il se traduit par de nombreux échecs dans la vie, dont l’échec scolaire. Il y a de la bassesse à battre sa femme quel que soit le motif invoqué.

Certains hommes prennent un malin plaisir à recourir à la violence physique et menacent la femme à tout propos rendant ainsi la vie conjugale infernale pour leur conjointe. D’autres ajoutent à cela la violence verbale en insultant parfois grossièrement la femme voire ses parents. Ceux-là sont des hommes sans honneur qui ont oublié que le mariage est fondé sur le respect et l’obéissance mutuels.

Les femmes sont considérées chez nous comme la propriété des hommes. On évoque la dot payée par l’homme pour justifier cela. En vérité, si on dépense des millions pour se marier, c’est que la femme le mérite. Aucune somme d’argent ne peut compenser les plaisirs qu’offre une femme qui de surcroît assure la descendance de l’homme.

C’est très dommage que le code de la famille première mouture, qui était une avancée certaine dans la promotion de la femme malienne, ait été modifié par un président falot suite à une démonstration de force d’intégristes musulmans qui n’ont aucun respect pour la femme. Le nouveau code est sur la table de l’assemblée nationale, celle-là même qui s’est dédit après avoir voté en faveur du premier code. Il faut espérer que la nouvelle assemblée saura prendre ses responsabilités en rejetant un code (le nouveau) qui est une honte pour tous démocrates sincères.

Les femmes n’ont pas attendu que les hommes daignent se pencher sur leur sort. Des organisations féminines comme l’APDF, la CAFO, l’APROFEM etc. luttent quotidiennement pour défendre les droits des femmes dans tous domaines. L’émancipation de la femme sera effective quand les femmes maliennes auront compris le sens du combat des ONG féminine et s’engageront pour arracher leur droit de vivre en toute dignité.

 

Ousmane THIÉNY KONATÉ

Source: Autre presse

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