SOS CNJ, c’est le nom d’un mouvement de bons offices mis en place par des jeunes soucieux d’une bonne image de la couche juvénile du Mali. Le mouvement a pour objectif de chercher les voies et moyens en vue de normaliser la situation au sein de l’organisation faitière de la jeunesse de notre pays. Une situation qui est devenue embarrassante, depuis la démission de l’ex-président, Mohamed Salia TOURE, en cours de mandat. Les responsables dudit mouvement étaient devant la presse, le samedi 23 septembre, à la pyramide du souvenir.
Les conférenciers étaient le président du Mouvement SOS CNJ, Amadou Bedi DAOU ; le vice-président, Ismaël CAMARA et le secrétaire aux relations extérieures, Moussa Léo TIENTA.
Ils ont rassuré que leur objectif n’était pas de se présenter à une élection pour être président ou membre du CNJ-Mali ou d’imposer qui que ce soit, mais simplement chercher les solutions visant à redorer l’image de la jeunesse de notre pays.
Les préoccupations auxquelles le mouvement SOS CNJ compte s’attaquer sont relatives au vide juridique après la démission du président du CNJ ; la crise de leadership au sein du CNJ ; la plainte contre le CNJ pour malversation financière ; la rétention des informations au niveau de la structure faitière ; le non-respect de la tranche d’âge stipulé par le statut ; la taille du bureau non conforme avec les textes statutaires ; l’instrumentalisation des jeunes à des fins politiques…
La conférence de presse a été l’occasion de passer aux peignes fins les problèmes au sein de l’organisation faitière des jeunes de notre pays, depuis la démission de l’ancien président, Mohamed Salia TOURE. À travers SOS CNJ, ces jeunes, qui se veulent neutres, entendent apporter leur contribution en vue de combler le vide juridique et faire sortir le CNJ-Mali de l’ornière.
Selon le président Amadou Bedi DAOU, il urge de voir si juridiquement, c’est le premier vice-président qui doit remplacer le président démissionnaire ou s’il faut procéder à l’organisation d’un congrès extraordinaire pour élire un nouveau président.
Selon les analyses du président Amadou Bédi DAOU, logiquement si le président démissionne, c’est tout le bureau qui doit démissionner. Il a soutenu que lors du dernier congrès, c’est une liste qui a été élue. Par conséquent, si ce président démissionne, la logique voudrait que tout le bureau démissionne automatiquement.
Le président de SOS CNJ a déclaré que le premier 1er vice-président, qui assure l’intérim à la présidence du CNJ-Mali, n’est pas mieux placé pour assurer cette responsabilité. Selon lui, celui-ci est soupçonné d’être à la base d’une malversation financière à hauteur de 400 millions de FCFA. Amadou Bedi DAOU a informé qu’une plainte est déposée contre ce dernier au niveau du tribunal de la commune IV.
Les conférenciers ont dénoncé les tractations au niveau de certains états-majors politiques pour empêcher la tenue du congrès extraordinaire. Aussi, ont-ils fustigé le fait qu’une poignée de jeunes monopolise tous les privilèges au nom de l’ensemble des jeunes du pays.
Aussi, l’on retient des conférenciers que la tranche d’âge pour être membre du CNJ-Mali est comprise entre 18 et 35 ans, alors que 80 % des membres du bureau ont largement dépassé cette fourchette d’âge. Une autre irrégularité décriée par SOS CNJ est le fait que le bureau actuel compte 45 membres, contrairement aux textes en vigueur qui fixent le nombre à 26.
Le vice-président, Ismaël CAMARA, a déploré que le CNJ-Mali soit instrumentalisé par des hommes politiques qui l’utilisent pour avoir la main mise sur la jeunesse du pays. Il a déploré que toutes les candidatures avaient des colorations politiques, alors qu’il existe beaucoup de jeunes valables et compétents capables de faire la fierté du pays une fois élu à la tête de la faitière.
Il a par ailleurs informé sur la délicatesse de la situation des conseils régionaux du CNJ-Mali où dans certaines localités il n’existe pas de bureau ou encore dans d’autres il existe deux bureaux parallèles.
Le secrétaire aux relations extérieures de SOS CNJ, Moussa Léo TIENTA, a soutenu que le bureau actuel a dévié les objectifs du CNJ pour ses propres intérêts. Il a rassuré que tout sera fait pour que les mêmes personnes ne continuent pas de bénéficier tous les avantages au nom des jeunes du pays. Pour mener à bien sa mission, après sa création, le 4 septembre 2017, SOS CNJ a d’abord mis en place des commissions d’enquête pour écouter toutes les parties en vue de concilier la jeunesse.
Après la normalisation au sein du CNJ-Mali, le Mouvement SOS CNJ n’entend pas baisser les bras, il compte demeurer pour assurer la mission de veille.
Ainsi, pour arriver à cette normalisation de la situation du CNJ-Mali, SOS CNJ a affirmé avoir adressé des doléances au ministre de la Jeunesse et de la construction citoyenne. Des correspondances qui sont restées sans réponse. Pour exiger le ministre Amadou KOITA à accorder une oreille attentive à leurs doléances, SOS CNJ prévoit d’organiser un sit-in devant le département ce mercredi 27 septembre.
Le mouvement SOS CNJ a fermement condamné la continuité de l’actuel bureau et exigé sa démission immédiate, exprimé la nécessité de la tenue dans les plus brefs délais d’un congrès extraordinaire ou toutes les forces vives de la jeunesse malienne seront valablement représentées, demandé l’amélioration des textes statutaires et une large ouverture du CNJ aux fédérations, associations et autres mouvements de jeunes.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin