Le Bureau régional de l’Afrique de l’ouest et du centre de l’UNESCO (BREDA) a engagé un processus d’élaboration d’une feuille de route avec le ministère sénégalais de l’Education et toutes les parties prenantes pour une intégration de l’éducation sexuelle complète aux curricula de l’enseignement du Sénégal.
Une rencontre a été ouverte dans ce sens lundi à Dakar pour ‘’voir avec tous les acteurs concernés les étapes nécessaires à franchir pour arriver à une intégration de l’éducation sexuelle complète dans les programmes d’enseignement au Sénégal », selon Xavier Hospital, responsable du volet Réponse du secteur de l’éducation au VIH et autres questions de santé à l’Unesco-BREDA.
Peu de jeunes sont suffisamment préparétransmissibles, a-t-il signalé, à l’ouverture de la rencontre.
‘’D’excellents programmes existent au Sénégal qui sont déjà mis en œuvre dans les écoles et qui ne demandent qu’à être consolidés pour qu’un plus grand nombre de jeunes puisse en bénéficier’’, a-t-il estimé.
L’atelier a été initié pour voir les étapes nécessaires à franchir pour réussir cette consolidation avec toutes les parties prenantes, notamment les ministères de l’Education, de la Santé, de la Jeunesse, les associations de parents d’élèves, les syndicats d’enseignants, les enseignants.
‘’Il faut juste que les différentes parties prenantes prennent conscience du potentiel qui existe pour faire un très bon programme d’éducation de prévention du VIH et des grossesses non désirées’’, a souligné M. Hospital.
‘’C’est plus un travail d’harmonisation et d’adoption des interventions qui sont suffisamment consensuelles et discutées par les parties prenantes’’, a-t-il relevé.
Pour le représentant de l’Unesco à cette rencontre, ‘’les jeunes doivent bénéficier d’informations et de compétences qui leur permettent d’éviter les infections comme celles au VIH, les grossesses non désirées et les violences de genre’’.
Selon le médecin sexologue Jeanne Diaw, de l’Hôpital général de Grand-Yoff à Dakar, ‘’la problématique de la santé reproductive des jeunes c’est surtout la sexualité précoce des jeunes’’.
‘’L’âge des premiers rapports sexuels, c’est 15 ans’’, a-t-elle relevé dans la présentation de sa communication sur la situation de la sexualité des jeunes.
Dr Diaw a relevé que ‘’donner des connaissances par l’information ne suffisait pas, mais, il y a un circuit éducatif à emprunter parce que l’éducation sexuelle c’est dès la naissance et (elle) concerne toute la vie de l’individu’’.
‘’Les gens n’aiment pas cette expression parce qu’on n’ose pas le nommer, c’est l’éducation sexuelle qu’il faut intégrer dans l’enseignement pour informer et faire passer les bons messages sur la santé sexuelle et reproductive’’, a-t-elle soutenu.
Pour cela, la sexologue a précisé qu’il y avait des préalables comme une actualisation de la connaissance de la sexualité au niveau des enseignants, des décideurs du fait de l’existence de freins politiques, économiques, culturel et d’un déficit de formation chez les enseignants.
‘’Il faut que les enseignants aient une connaissance de la santé sexuelle et disposer des moyens pédagogiques d’approche de cette discipline pour pouvoir accompagner l’apprenant, mais également faire intervenir les parents’’, a-t-elle ajouté.
Au terme des travaux qui prennent fin jeudi, les participants devront identifier les améliorations à apporter dans les différents domaines d’interventions nécessaires au renforcement de l’éducation sexuelle en milieu scolaire.
L’objectif, rappelle-t-on, est d’élaborer une feuille de route pour l’intégration de l’éducation sexuelle dans les programmes officiels de l’enseignement.
APS