Promouvoir le dialogue et encourager le processus de paix et de réconciliation nationale, telle est l’une des tâches assignée à la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma).
La Minusma, au travers de sa division communication (PIO), vient de mettre en place avec les universités publiques du Mali un projet ambitieux dans ce sens. Il a pour objectif principal de mieux faire connaitre le mandat et les activités de la mission et par la même occasion, susciter l’engagement des jeunes dans le processus de paix et de réconciliation.
Selon le chef de la section « OutReach » au sein de PIO et responsable du projet, Samantha Buonvino : »Nous voulions tout d’abord communiquer sur le mandat de la Minusma, et expliquer notre rôle auprès de la population malienne. Au-delà de cela, nous voulons susciter l’engagement des jeunes dans le processus de paix et de réconciliation, étant donné que la consolidation de la paix nécessite l’effort de tous. Nous avons donc pensé à établir un cadre de dialogue sur la réconciliation avec les étudiants pour réfléchir ensemble sur leur engagement et sur leurs besoins en informations ».
C’est donc l’unité « OutReach » (en français « sensibilisation du public »), en collaboration avec 3 des quatre universités publiques maliennes, qui a initié cette série de rencontres, 6 au total. Pour l’organisation pratique de ces rencontres, un comité universitaire composé d’étudiants, de professeurs et d’agents de la Minusma a été mis en place.
Lors de cette série de rencontres, tous les aspects liés à la paix et à la réconciliation seront abordés : « Justice et droits de l’Homme dans le processus de réconciliation nationale », « Rôle des mécanismes traditionnels de prévention et de gestion des conflits », « Rôle des casques bleus au Mali » ou encore « La jeunesse face à la crise malienne : quelles solutions ? »
Des thèmes choisis par les étudiants
Ces grands thèmes ont été choisis par les étudiants eux-mêmes, selon Moussa Kimbiri, étudiant en maîtrise de philosophie, membre de l’AEEM et du comité universitaire d’organisation. »La collaboration avec les équipes de la Minusma s’est faite sans problèmes. Les thèmes choisis l’ont été par les étudiants eux-mêmes, il s’agit pour nous d’obtenir des réponses à des questions que nous nous posons », a-t-il dit.
C’est ainsi que le 18 avril dernier, l’amphithéâtre de 500 places de la faculté de droit privé de l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako a accueilli la première des 6 rencontres prévues.
Cette séance inaugurale à laquelle les étudiants sont venus massivement, fut placée sous la coprésidence du Pr A. Bathily, représentant spécial adjoint du secrétaire général des Nations unies au Mali (RSASG), Ibrahim Lasséni Coulibaly, secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ainsi que du Pr. Djiré, vice-recteur de la faculté.
Pour le RSASG, le Pr. Bathily, ce cadre est »une occasion pour les étudiants de comprendre les mécanismes du dialogue et de la réconciliation et de prendre l’engagement d’y contribuer, en vue de parvenir à une paix durable au Mali ». Il a précisé que la Minusma intervient au Mali non pas comme force d’occupation ou d’imposition, mais pour soutenir le processus de dialogue et de réconciliation en cours.
M. Bathily a rappelé le rôle de la mission dans l’accompagnement du processus politique malien tout en veillant à la promotion et à la protection des droits de l’Homme.
Ibrahim Lasséni Coulibaly, secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, considère lui que « cette rencontre constitue une activité importante que l’Université malienne va mener pour contribuer à la réconciliation et au retour de la paix au Mali. Les étudiants constituent en effet une priorité de développement et un enjeu pour l’avenir. C’est sur eux que doit se construire le nouveau Mali dont on parle tant ».
Cette première rencontre avait pour objectif de présenter »le rôle de la Minusma dans le processus de paix et de réconciliation ». Pour ce faire, un certain nombre de thèmes ont été développés comme : « la protection des civils et la promotion des droits de l’Homme », « le relèvement et la reconstruction dans le Nord », « les Nations unies au Mali vues sous les angles judiciaires », « conduite et discipline » ou encore « environnement et culture ».
Contribution à la formation académique des étudiants
Bien sûr, le développement des ces thèmes présente la mission onusienne mais il contribue également à la formation académique des étudiants.
C’est ce que pense Salka Arby, étudiante en information et communication. »Cette initiative me plaît beaucoup car elle va me permettre de m’améliorer, surtout d’en savoir plus sur la réconciliation et la paix mais aussi sur les mécanismes de la justice, en somme sur la crise au nord de façon générale », a-t-elle laissé entendre
Les jeunes en général et les étudiants en particulier, constituent la majorité de la population, les impliquer dans le processus est une bonne chose. C’est ce qu’a tenu à souligner Moussa Kimbiri. »C’est une activité qui va montrer à l’opinion publique que les étudiants s’intéressent à la réconciliation et à la paix. Nous avons un rôle très important à jouer, ne serait-ce que par notre nombre : près de 100 000 personnes et notre poids démographique ! Nous les jeunes, nous représentons plus de la moitié de la population du Mali mais aussi et surtout… son avenir ».
La prochaine rencontre aura lieu le 30 avril prochain. Elle portera sur « Justice et droits de l’Homme dans le processus de réconciliation nationale » et verra la participation d’un panel composé du corps académique, des experts de la Minusma et des agences des Nations unies. De quoi répondre de façon précise aux nombreuses questions des étudiants maliens.
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