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Une liste de 34 361 migrants et réfugiés morts sur la route de l’Europe rendue publique

Le Guardian a publié mercredi une liste de 34 361 migrants et réfugiés qui ont trouvé la mort alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe. Tous ne sont pas morts en mer. Certains ont été tués sur la route des Balkans, en Libye ou encore à Calais. D’autres se sont donné la mort.

La liste semble interminable. Le journal britannique The Guardian a publié mercredi 20 juin, à l’occasion de la Journée mondiale des Réfugiés, un document répertoriant les 34 361 migrants et réfugiés morts depuis 1993 alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe.

Sur 52 pages, organisées en six colonnes, se suivent des dates, des pays d’origine, quelquefois des noms – seuls 1 000 morts ont pu être formellement identifiés – mais aussi les causes des décès.

La liste des migrants et réfugiés morts depuis 1993 sur la route de l’Europe

Le document montre que, si les noyades ont toujours été la principale cause de la mort des migrants en route vers l’Europe, le nombre de personnes mortes en mer a fortement augmenté à partir de 2014, lorsque le conflit en Syrie s’est intensifié, poussant plus de familles sur les routes de l’exil.

Des décès “provoqués par les politiques restrictives de la ‘forteresse Europe’”

Cette liste a été réalisée par l’ONG néerlandaise United for intercultural action. Depuis 25 ans, cette organisation répertorie tous les décès de migrants ou de réfugiés “provoqués par les politiques restrictives de la ‘forteresse Europe’”.

Elle n’a donc pas seulement compté les personnes mortes en mer cherchant à rejoindre les côtes européennes mais aussi celles qui ont perdu la vie sous les coups de policiers, celles fauchées par une voiture ou un train ou bien celles qui se sont suicidées en centre détention.

“Aussi divers qu’ils puissent paraître, tous ces décès sont le résultat de la militarisation des frontières de l’Union européenne (UE), des lois sur l’asile, et des politiques de détention et de déportation”, affirme UNITED for Intercultural Action.

L’ONG souligne par ailleurs que le nombre réel de morts sur la route de l’exil est sans doute bien supérieur à 34 361 puisque un grand nombre de migrants perdent la vie sans jamais être identifiés.

Collecter les informations

Pour réaliser cette liste, des bénévoles et employés de l’ONG ont commencé à collecter des données en 1992 à partir de coupures de presse. D’abord aidés par des associations et réseaux européens, ils reçoivent aujourd’hui des contributions par mail et utilisent les alertes Google pour effectuer leurs recherches. Dans un grand nombre de cas, l’ONG a pu vérifier l’information de la mort à l’aide plusieurs sources.

Parmi les sources citées par UNITED for Intercultural Action : l’Organisation international des Migrations (OIM), l’agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), des instituts de recherches, des associations et ONG, ainsi qu’un grand nombre de médias internationaux.

“Nous pensions que si une personne lisait un article sur la mort d’un migrant dans un journal, cela ne lui semblerait pas grand-chose. Mais que si nous rassemblions [tous les décès], nous pourrions peut-être attirer l’attention du public”, a expliqué au Guardian Geert Ates, co-fondateur de UNITED for Intercultural Action.

 

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