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Une grève irresponsable ?

Le Syndicat National des Travailleurs de l’Administration d’Etat (SYNTADE), décide d’observer une grève d’avertissement dans tous les services de l’administration d’Etat du 25 au 27 octobre 2017. Le SYNTADE exige du gouvernement de la République, l’abrogation pure et simple de la loi n°2014-015 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement au Mali.

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Dans le préavis de grève, le syndicat fait allusion au harcèlement perpétré par un certain Office central de lutte contre l’enrichissement illicite à l’endroit des travailleurs. Sans satisfaction de cette doléance, le syndicat menace d’observer une grève de cinq (5) jours à compter du 6 novembre 2017. « Le SYNTADE, acquis au principe sacré de lutte contre la corruption, la gabegie, le népotisme, le clientélisme politique qui gangrènent nos administrations et notre économie nationale, se réserve le droit de recourir à la solidarité de l’ensemble des syndicats du Mali aux fins d’une grève d’atteinte aux objectifs de sauvegarde de la justice sociale, de la cohésion nationale, si ces journées de grève ne restaurent pas l’esprit de responsabilité des pouvoirs en place », peut-on lire dans le document de préavis de grève signé par le Secrétaire général du Syntade, Yacouba Katilé, qui est aussi le patron de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM).
Avant ce préavis de grève, le Syntade avait, dans une correspondance datée du 16 juillet 2017 adressée au Premier ministre, Chef du gouvernement, Abdoulaye Idrissa Maïga, formulé la même exigence. A la suite de cette correspondance, le Premier ministre avait rencontré les responsables du Syntade qui, apparemment, n’ont pas prêté une oreille attentive au locataire de la Primature.
Le sieur Katilé et ses camarades auraient pu être soutenus dans leur croisade contre la loi n°2014-015 du 27 mai 2014 portant prévention et répression de l’enrichissement au Mali s’ils avaient exigé une relecture de la loi pour prendre en compte d’autres catégories de citoyens. La demande d’abrogation pure et simple de la loi sort de toute logique et offre aux yeux du monde entier une très mauvaise image du Mali. Les manœuvres des responsables du Syntade risquent de donner l’impression que nous sommes tous corrompus au Mali ou que la haute administration publique malienne regorge de cadres qui ont les pantalons troués. Et pourtant, l’administration publique a encore des cadres intègres et honnêtes qui servent avec dévouement et patriotisme leur patrie. Cette grève, si elle a eu lieu, ne serait pas seulement irresponsable mais ce serait une véritable honte.
Le gouvernement ne peut, en aucune manière, accéder à la revendication du Syntade. L’équipe d’Abdoulaye Idrissa Maïga qui ne fait rien pour informer l’opinion, ne doit pas céder à la pression. Car il y a de fortes chances que la grève bénéficie d’une adhésion populaire. Il ne faut pas se faire d’illusions. De nombreux hauts cadres, y compris au sein du gouvernement, approuvent la méthode de Katilé et de ses camarades du Syntade. Les mauvaises pratiques ont la vie dure. L’administration publique malienne est minée par des pratiques scandaleuses. Pour éradiquer ces pratiques, source de corruption et d’enrichissement illicite, les gouvernants doivent avoir une certaine dose de courage.
Chiaka Doumbia
Source: Le Challenger

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