Pour Salimatou Diallo, femme au foyer au quartier Hamdallaye à Bamako, la cuisine est très importante aux yeux de toutes les femmes. « Une bonne femme est celle qui cuisine vite, bien et à peu de frais ; la grandeur d’une femme se voit dans la cuisine », raconte-elle en épluchant de la pomme de terre. Au sein des familles maliennes, les femmes ne se différencient pas seulement par leur apparence physique mais aussi par leur talent en cuisine, l’importance d’une bonne cuisine est capitale pour toutes femmes au foyer.
« Elle est le pilier du foyer pour que ton mari ne puisse pas aller voir ailleurs, ça permettra à l’homme aussi d’être régulier à la maison », poursuit-elle. Mère de 5 enfant, Salimatou est persuadée que la bonne cuisine permet de renforcer l’amour entre la femme et son conjoint. « Aujourd’hui, les jeunes filles passent tout leur temps à ne rien faire et une foi au foyer elles rencontrent d’énormes problèmes. J’ai même vue des familles qui ont envoyé leur belle fille soi-disant qu’elle ne sait pas préparer ».
Dans les sociétés africaines on ne peut pas expliquer assez l’importance de la bonne cuisine, par contre une mauvaise cuisine peut engendrer le divorce.Selon Aminata Keita, femme au foyer à Bamako,les avantages de la bonne cuisine sont nombreux. « Tant que tu cuisines bien, tu resteras toujours bara-musso (la bien aimée) de ton mari ; une femme qui ne sait pas bien préparer ne peut jamais s’entendre avec son mari parce qu’il faut toujours faire de petits plats pour lui et pour que tes enfants puissent bien manger), explique-t-elle.
Aminata se souvient de l’histoire d’une dame dont le mariage n’a pas marché. « J’ai vu une femme qui a été divorcé parce qu’elle ne pouvait pas bien cuisiner. C’était ici au Mali », évoque-t-elle assise dans la cour. Elle apprend à ses filles à préparer dès leur tendre jeunesse pour les préparer à leur future vie de famille.
Les femmes ne sont pas la seule à se rendre compte de l’utilité de la bonne cuisine au foyer. Beaucoup d’hommes reconnaissent être séduits par le repas bien fait à la maison. « La cuisine bien faite détermine la façon dont la femme a été éduquée par ses parents et aussi l’importance qu’elle donne elle-même à la cuisine », affirme Mari Lazare, chef de famille à Bamako.
Pour lui, une femme qui ne sait pas cuisiner ne pourra s’entendre avec son mari sur tous les sujets de conversation. « Si on va avec le pourcentage, elle a 80% de malchance avec son mari. Moi personnellement je suis attiré par le repas bien fait et je suis sûr que je ne suis pas le seul », révèle-t-il.
Par contre tout le monde ne partage pas le même avis. C’est le cas de Mayan Diallo, chef de famille,« Quantà moi, si une femme ne sait pas cuisiner, cela ne doit pas l’emmener au divorce. Personne n’est née avec la cuisine ; on apprend. Si elle n’a pas pu apprendre chez ses parents, elle pourra l’apprendre chez son mari », soutient-il.
Mariam Diawara, stagiaire
Source: Le Républicain