Le Collectif des radios de proximité du Mali (CRPM) s’est réuni le samedi 27 mai 2023, au siège de la Radio Noor FM, pour décider de la procédure à mettre en place afin d’empêcher la tenue du congrès de l’Union des radios et télévisions libres (Urtel), prévu pour le 8 juin 2023 avec seulement 43 membres sur 408.
Le Collectif des radios de proximité du Mali informe l’opinion nationale et internationale de la fraude que certains dirigeants de l’Union des radios et télévisions libres (Urtel) L sont en train de commettre pour faire le congrès. Selon Ibrahima Dionkoloni Coulibaly, membre du CRPM, le Collectif a été créé à la suite de la demande de la Haute autorité de communication (Hac) exigeant des radios de se mettre à jour pour le payement des redevances des 3 ans. « Le payement avait été suspendu pour raison de Covid. Nous n’avons reçu aucune notification au préalable pour nous donner un délai de payement. C’est ainsi que nous avons rencontré le président de l’Urtel pour lui exposer le problème et à la suite de cette rencontre, il nous a renvoyé nous défendre nous-même auprès de la Hac », s’indigne le promoteur de la Radio Siguida Kunkan. A l’entendre, à Bamako, la plupart des radios qui ont des moyens font autre chose que la radio, sinon des fois, c’est par leurs poches qu’ils font vivre leurs radios parce qu’elles emploient plusieurs personnes et la radio demande beaucoup de ressources. « Lorsqu’on s’est réuni pour rencontrer la Hac, on a appris que les redevances sont reversées au niveau du Trésor public. Après négociation, il a été recommandé aux radios de payer une partie sur le champ et l’autre partie dans un délai raisonnable. Depuis deux ans, maintenant, certains membres de l’Urtel ne cessent de demander l’organisation du congrès national et suite à ces réclamations, le président sortant vient juste de rentrer de sa tournée au cours de laquelle il n’a fait que violer les statuts et règlement de l’Urtel. Il a mis en place les coordinateurs régionaux, ce qui ne se fait que lors du congrès. Il a mis des coordinateurs même dans les nouvelles régions qui ne fonctionnent pas encore administrativement. Après cette tournée, il a nous informé que désormais il a son candidat à sa propre succession et que le congrès aura lieu le 8 juin 2023 avec 43 membres de l’Urtel », s’insurge Ibrahima Dionkoloni. Pour les membres du Collectif, cette démarche est inadmissible, car d’habitude, ce sont tous les membres de l’Urtel qui se retrouvent à Bamako pour le congrès. « Aujourd’hui, la faitière compte 408 radios et on ne va pas permettre que seulement 43 personnes décident à la places des GESTION DE L’URTEL : La part de vérité de Bandiougou Danté ! Suite à la mise en place des coordinateurs régionaux de l’Union des Radios et Télévisions Libres du Mali (URTEL) par le président sortant, le Collectif des Radios de Proximités du Mali (CRPM) dit saisir les juridictions afin de clarifier les choses. De sa part, Bandiougou Danté donne sa version des faits. R Pour la mise en place des coordinateurs régionaux que certains jugent illégale, Bandiougou Danté signale que c’est conformément à leurs statuts et règlements adoptés à l’unanimité par les radios membres de l’URTEL, lors de l’assemblée générale décentralisée et tenue simultanément dans toutes les régions du pays et le district de Bamako que des coordinations régionales ont été démocratiquement installés. »A Bamako, une autre élection transparente a désigné les délégués qui sont des radios Klédu, Bamakan, Tabalé et Nassiraoulé. La parité est respectée : deux hommes et deux femmes », a-t-il notifié. Concernant les modifications apportées aux statuts et règlements de l’URTEL, il déclare que tous les gouverneurs de régions ont été témoins. Pour la tenue du congrès national dont le collectif l’accuse d’être dans l’illégalité, il se justifie : »Nous allons tenir un congrès légal, légitime et civilisé », a-t-il promis. Accusé aussi 408. Et c’est aussi en violation fragrante de nos textes. Le congrès s’organise tous les 3 ans et Bandiougou Danté est à son deuxième mandat qui est terminé depuis deux ans. Il veut faire le congrès avec ces 43 personnes parce qu’il a déjà mis en place le bureau entrant. Le Collectif souhaite des élections libres et transparentes pour mettre en place le bureau et non des élections arrangées et des postes négociées », martèle l’ancien animateur-vedette de la Chaîne 2. Concernant l’aide de l’Etat à l’Urtel, il sou[1]ligne que le président sortant n’a jamais fait de compte rendu à qui que ce soit et qu’il faisait silence radio. « C’est après plusieurs revendications qu’il a fait savoir que la somme s’élève à 195 millions de F CFA, alors qu’en réalité, c’est 215 millions F CFA. Le président sortant de l’Urtel trouve cette somme insuffisante pour les radios du Mali et il ne veut pas aussi la verser à la Hac pour régulariser nos situations », dénonce M. Coulibaly. Pour sa part, Abdramane Bâ, président du Collectif, demande le retour aux statuts et règlements de la faitière, que le congrès se fasse comme à l’accoutumée et non pas le congrès négocié dans les régions. « En temps normal, poursuit-il, le nouveau statut est adopté à l’assemblée générale, ce qui n’est pas le cas, car il n’y a pas eu d’assemblée générale et l’assemblée régionale ne peut pas adopter de modification dans les textes ». Aux dires de Lassine Cissé, juriste et membre du Collectif, ils vont saisir les juridictions compétentes pour que le droit soit dit. « Suite à la décision illégale et illégitime du président sortant de l’Urtel, nous allons saisir le Tribunal administratif afin d’annuler ladite décision. Nous voulons qu’il organise le congrès dans les règles de l’art », dit-il. Le Collectif des radios de proximité du Mali (CRPM) compte plus de 500 membres dont la majorité fait partie de l’Urtel. Retenons que le congrès de l’Urtel est prévu pour le 8 juin prochain et le Collectif veut user de tous les voies et moyens pour qu’il se passe selon les textes de la faitière.
Marie Dembélé
Source: Aujourd’hui Mali