Les litiges fonciers ne cesseront pas de si tôt de défrayer la chronique, malgré les mises en garde du président IBK prônant la tolérance zéro contre les spéculateurs. A Sokorodji, en Commune VI du district de Bamako, la tension est vive entre les populations et un » acquéreur » peu scrupuleux, Salif Sidibé, d’un lopin de terre prévu comme espace public.
Les populations sont actuellement sur le pied de guerre à Sokorodji pour ne pas laisser Salif Sidibé achever le chantier qu’il vient de lancer, malgré le « sursis de tous travaux » ordonné par la Gendarmerie.
Les populations rassemblées au sein du Collectif des personnes âgées, les femmes et les jeunes et les familles riveraines de la rue 522 non loin de l’ancien pont en bois face à la pharmacie Yato ne savent plus aujourd’hui à quel saint se vouer tant leur désarroi est grand.
L’espace litigieux se trouve dans la rue 520 non loin de l’ancien pont en bois qui mène au cimetière de Sokorodji, en face de la pharmacie Yato. C’est une petite portion de terre se trouvant à un angle très restreint qui, une fois construit, empiète non seulement sur la servitude publique mais aussi et surtout rend désagréable le cadre de vie des familles voisines.
L’espace ne faisant même pas 100 m2 ne peut pas faire l’objet d’exploitation immobilière, sauf comme espace vert ou de loisir, conformément au code domanial et foncier. Cet espace a toujours servi depuis 1985 (année du lotissement du Projet urbain) de servitude aux riverains pour les événements sociaux tels que les funérailles, mariages et autres.
Après des tentatives infructueuses, suite aux protestations du Collectif avec à sa tête Moussa Ballo, Mamadou Mamary Sidibé, Gaoussou Bathily, Salif Sidibé réussira à s’octroyer une autorisation de construire. Celle-ci est jugée douteuse par les membres du Collectif. Après des discussions houleuses avec le géomètre de l’usurpateur, celui-ci a saisi sous le prétexte que les jeunes l’empêche de construire sur sa propriété la justice. Un procès qui a tout l’air d’être expéditif, a flanqué une condamnation avec sursis aux responsables du Collectif. Alors qu’auparavant, la gendarmerie de Faladiè saisie, avait ordonné un sursis à toute construction sur l’espace en attendant son enquête.
Soudoyant les magistrats, distribuant des pots de vin, bref par trafic d’influence, Salif Sidibé intimide les habitants de tout le quartier et lance son chantier. Vaille que vaille!
Les jeunes du Collectif, qui avaient fait appel du jugement du tribunal de la Commune VI, saisissent sans succès le maire Souleymane Dagnon et ses collaborateurs, les responsables du service des domaines et du cadastre, et récemment le ministre de l’Urbanisme et de la politique de la ville, Moussa Mara.
Pour les habitants de Sokorodji, Salif Sidibé compte sur un plan trafiqué pour extraire plus de trois mètres de la rue principale, appelée 30 mètres. Ils brandissent le «plan authentique» qui contredit le plan sur lequel l’acquéreur véreux a lancé ses travaux. Ne sachant plus où donner de la tête, les populations de Sokorodji ne cachent pas leur détermination de voir réglé ce problème. Il peut » occasionner des affrontements que nul ne souhaite, car nous ne pouvons pas accepter que notre place publique disparaisse du fait d’un individu qui croit pouvoir corrompre tout le monde avec son argent « , a expliqué un habitant. Les autorités sont donc interpellées.
Source: L’Indépendant