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Un manque de leadership

Trois chefs djihadistes sont apparus ensemble dans une vidéo diffusée la semaine dernière. Il s’agit du chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, Iyad Ag Aghaly, du prédicateur radical du Front pour la libération du Macina, Amadou Kouffa et de l’Algérien Djamel Okacha dit Yahya Abou Amane.

La diffusion de cette vidéo a coïncidé avec deux événements majeurs : le forum international pour la paix à Dakar et le lancement du programme DDR dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. L’essentiel de cette sortie médiatique était l’appel au jihad de l’émir du Macina aux peuls de certains pays.
Cette vidéo prouve à suffisance que les « chefs djihadistes » disposent encore de leur liberté de mouvement malgré la présence de Barkhane et de la Minusma. Ils sont même en mesure de se rencontrer pour peaufiner leur stratégie. Et cela, en attendant l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel dont le quartier général a été pulvérisé à Sévaré en juin dernier par une attaque à la voiture piégée. En réalité, cette armée du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad est une véritable farce. C’est la raison pour laquelle le Mali est presque le seul pays à faire du tapage médiatique et diplomatique autour du financement de la force conjointe.
Le Mali prêche dans le désert. La lutte contre le terrorisme doit s’accorder avec un certain courage politique, loin des pressions occidentales. Le Président de la République du Mali manque de courage politique et n’hésite pas à désavouer ou à sacrifier ses collaborateurs les plus loyaux et sincères, comme l’ancien Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, sous la pression de ses soutiens internationaux. Il faut trouver des alliances stratégiques pouvant permettre au pays de tirer son épingle du jeu. Le Mali n’a pas intérêt à épouser la thèse occidentale de lutte contre le terrorisme et manque de leadership. Comme nous l’avons déjà écrit, il faut que le Mali arrive à inventer ses propres solutions dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Avec le paiement des rançons en contrepartie de la libération de ses otages, la France est l’un des principaux bailleurs de fonds des organisations terroristes, notamment Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Une enquête publiée en juillet 2014 par le très sérieux « New York Times » évaluait à 125 millions de dollars de rançon payés par certains pays européens depuis 2008. La France a versé plus de 58 millions de dollars (29 milliards de FCFA) dont plus de 40 millions payés à AQMI pour la libération en 2013 de quatre otages d’Arlit.
De la « guerre stupide en Libye » pour reprendre l’expression du général français Vincent Desportes, à l’invasion du nord du Mali par les traîtres du MNLA et leurs alliés narcotrafiquants, les occidentaux ont d’autres ambitions que de protéger ou sauver les peuples en détresse. Et l’opération Barkhane mise en place à la suite de Serval semble avoir d’autres visées géostratégiques. Ce n’est pas pour les beaux yeux des Maliens que la France injecte annuellement plus de 1 000 milliards de F CFA dans le financement de Barkhane.
Le Mali a besoin d’un leadership fort et affirmé pour inventer des solutions à la malienne comme l’a fait le Président algérien Abdel Aziz Bouteflika, pour mener une vraie politique de réconciliation, laquelle devra inclure les chefs djihadistes maliens comme Amadou Kouffa et Iyad Ag Aghaly.

C. Doumbia

Le Challenger 

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