Placée sous le thème « La prévention des risques professionnels au cœur des exigences stratégiques des entreprises en Afrique », la 1ère édition du forum international sur la sécurité et la santé au travail (FISST) s’est déroulée les 08 et 09 novembre derniers au Musée de la Femme (Muso Kounda) à Korofina. Ce forum, qui a rassemblé les personnalités politiques, économiques et scientifiques du Mali et d’ailleurs, a été un véritable espace d’échanges entre professionnels.
La sécurité et la santé des travailleurs sont une discipline très large qui recouvre de nombreux domaines spécialisés. En d’autres termes, la sécurité et la santé des travailleurs visent tous les aspects du bien-être social, psychique et physique des travailleurs. Pour garantir la sécurité et la santé des travailleurs, les employeurs comme les salariés collaborent et participent à des programmes de santé et de sécurité, touchant à la médecine du travail, à l’hygiène industrielle, à la cybercriminalité, à la formation, à la sécurité des machines, à l’ergonomie et à la psychologie. Au Mali, la question de sécurité, de santé au travail et de prévention des risques est très peu mise en évidence malgré l’importance capitale de ce sujet.
Pour cette 1ère édition qui a mobilisé près de deux cents participants et douze exposants autour de neuf plénières et vingt-huit panels, l’objectif était d’offrir une plateforme d’échanges sur la question de la sécurité et de la santé au travail, un espace unique pour s’informer des nouveautés en matière de sécurité et de santé au travail, rassembler des acteurs économiques souhaitant s’engager dans une démarche visant la promotion de la maîtrise des risques en milieu professionnel, favoriser les échanges d’expériences entre les acteurs économiques, s’inscrire dans une démarche d’amélioration continue, s’inspirer des standards internationaux et participer à la réalisation de l’émergence sociale et économique du Mali.
Le président de la commission d’organisation dans son mot de bienvenue, lors de la cérémonie d’ouverture, dira que la vocation générale du Consortium Africain pour le Développement (CA2D), initiateur du FISST, est de promouvoir le développement économique de l’Afrique au Sud du Sahara à travers des réflexions d’échange. « La prévention est l’une des composantes du développement, c’est dans ce cadre que ce forum dédié à la promotion de la sécurité et de la santé au travail ainsi qu’à la sécurité globale des entreprises, est initié », a-t-il ajouté.
La clôture de la 1ère édition du FISST tenue le vendredi dans l’après-midi, a été l’occasion pour le Vice-président de la CA2D, Alioune Faye, de remercier les délégations venues de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal, du Tchad, du Maroc, de l’Algérie, du Cameroun et de la France. Il les a invités à continuer à faire de la prévention une priorité absolue. « Il en va du bien-être, voire de la bonne santé des entreprises et des travailleurs. Comme indiqué tout au long du forum, nous devons continuer à porter nos objectifs qui sont : favoriser les échanges entre les professionnels de la sécurité, s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue en s’inspirant des standards internationaux de performance, promouvoir l’émergence socioéconomique du Mali et des pays africains, contribuer à la maîtrise des risques en milieu du travail », a-t-il conclu.
Encadré :
Chaque année, l’INPS dépense 550 millions et 650 millions pour réparer les accidents de travail
Le thème de cette 1ère édition du FISST qui était « La prévention des risques professionnels au cœur des exigences stratégiques des entreprises en Afrique’’ illustre parfaitement le service de la prévention et des risques professionnels de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS). Le chef de service de prévention des risques professionnels à l’INPS, Dr Abdoulaye Mamadou Maïga, a parlé des activités menées par sa structure lors de ce forum ainsi que des statistiques sur les accidents de travail et les maladies professionnelles déclarées au niveau de l’INPS.
« Le service de la prévention et des risques professionnels est situé à 300 mètres de la Direction générale, côté ouest à deux rues de la BCEAO. Nous œuvrons pour la réduction des risques de travail et des maladies professionnelles au Mali, pour cela, nous avons des stratégies. Premièrement, nous faisons la formation d’hygiène et de sécurité, une formation au profit des employeurs et des travailleurs. Nous faisons l’audit sécuritaire au niveau des entreprises de contrôle pour voir si ces entreprises prennent des dispositions réglementaires notamment, celles qui sont prévues dans le code du travail et le code de prévention sociale. Nous faisons de la sensibilisation au niveau des entreprises à travers des affiches, des spots, des films court-métrage et nous faisons la compilation de toutes les statistiques des accidents du travail et des maladies professionnelles survenus au Mali. Cela nous permet d’avoir des cibles pour nos actions en matière de prévention des risques professionnels. Concernant les statistiques, chaque année, les accidents de travail et les maladies professionnelles déclarées au niveau de l’INPS s’élèvent à 550 et 560 accidents de travail et, chaque année, l’INPS dépense 550 millions et 650 millions de Fcfa pour réparer les accidents de travail en République du Mali. Dans ce forum, nous étions au premier plan pour exposer ce que le Mali fait en termes de lutte contre les accidents à travers l’INPS et à travers notre service de prévention des maladies professionnelles ».
B.D
Le Challenger