La situation monétaire de l’Union à fin juin 2018, comparée à celle prévalant trois mois plus tôt, est marquée par une légère progression de la masse monétaire, soutenue exclusivement par le redressement des créances intérieures, les actifs extérieurs nets s’étant inscrits en baisse après le bond significatif enregistré sur le premier trimestre 2018.
L’information est contenue dans le Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA de Septembre 2018 de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao).
Ce document renseigne que le rythme de progression trimestrielle de la masse monétaire a ralenti au deuxième trimestre 2018 pour se situer à 1,4% à fin juin, après 3,8% trois mois plus tôt, sous l’effet d’une baisse des actifs extérieurs nets.
De même, sur une base annuelle, fait remarquer la même source, la croissance de la masse monétaire a diminué, avec un taux d’accroissement de 9,2% contre 10,3% trois mois auparavant.
Avant d’ajouter que l’augmentation, en glissement annuel, de la masse monétaire s’est reflétée dans l’évolution de la circulation fiduciaire et des dépôts.
La BCEAO indique que le taux d’accroissement de la circulation fiduciaire, en rythme annuel, est ressorti à 4,4% à fin juin 2018, après 3,1% trois mois auparavant.
Avant de souligner que les dépôts se sont accrus de 10,7%, en glissement annuel, contre 12,6% un trimestre plus tôt.
Selon elle, la croissance de la masse monétaire sur le deuxième trimestre 2018 est attribuable exclusivement au redressement des créances intérieures.
Une progression de 2,5% des créances intérieures à fin juin 2018
Le Rapport sur la Politique Monétaire dans l’UMOA de Septembre 2018 renseigne également qu’en rythme trimestriel, les créances intérieures se sont redressées, enregistrant une progression de 2,5% à fin juin 2018, après avoir affiché un recul de 4,4% à fin mars 2018.
A l’en croire, cette évolution d’un trimestre à l’autre est consécutive à l’augmentation de 560,9 milliards des créances nettes des institutions de dépôt sur les Administrations Publiques Centrales (APUC) des Etats de l’Union conjuguée avec l’expansion des créances sur l’économie (+100,6 milliards) sur la période.
En variation annuelle, ajoute la même source, l’encours des créances intérieures a progressé de 7,4%, après 4,3% trois mois plus tôt.
A l’en croire, cette accélération des créances intérieures résulte essentiellement de la hausse des créances nettes sur les APUC (+8,9%), après la baisse de 10,5% relevée trois mois auparavant.
Et d’ajouter que les contributions des créances nettes sur les APUC et des crédits à l’économie à la consolidation des créances intérieures sont ressorties à 2,2 points de pourcentage (pdp) et 5,2 pdp contre respectivement -2,8 pdp et 7,2 pdp à fin mars 2018.
Une progression des créances nettes sur les Administrations Publiques Centrales (APUC) des Etats membres
La même source renseigne que les créances nettes des institutions de dépôt sur les APUC ont progressé de 9,2% ou 560,9 milliards au deuxième trimestre 2018, après une diminution de 16,5% ou 1.201,5 milliards entre décembre 2017 et mars 2018.
D’après elle, cette reprise s’explique par la hausse des créances nettes de la BCEAO (+838,5 milliards), imprimée par un repli des dépôts des Etats à la BCEAO (-766,4 milliards), atténuée par la baisse des créances nettes des banques sur les Etats (-277,4 milliards).
Mariama Diallo
Lejecom