Le président américain se lâche contre Rex Tillerson. Dans un tweet ce vendredi 7 décembre, Donald Trump estime que son ancien secrétaire d’État est « bête », « flemmard » et déclare qu’il n’avait pas « les capacités mentales » requises pour le poste.
À l’origine de la fureur présidentielle, une interview de l’ancien secrétaire d’État accordée à CBS. Remercié en mars dernier par Donald Trump, Rex Tillerson s’était jusqu’à présent abstenu de commenter publiquement son passage aux affaires étrangères. Et il n’a pas mâché ses mots lors de cette interview.
« C’était un défi pour moi: je viens d’un univers très discipliné. Chez Exxon, toutes les procédures étaient respectées. Et je me suis retrouvé à travailler pour un homme très indiscipliné, qui n’aime pas lire, qui ne consulte pas les rapports. Nous n’avons pas les mêmes valeurs : quand le président me disait “voilà ce que je veux faire et voilà comment je veux agir “, je devais lui dire“monsieur le président je comprends mais vous ne pouvez pas procéder ainsi, c’est contraire à la loi, cela viole les traités”. Et cela rendait furieux. J’étais très direct, je ne savais pas comment faire autrement avec lui. Et je pense qu’il s’est lassé de m’entendre lui dire tous les jours “vous ne pouvez pas faire cela, discutons de ce que nous pouvons faire. »
Fureur présidentielle
Piqué au vif par les propos peu élogieux de son ancien secrétaire d’État Rex Tillerson, Donald Trump n’a pas fait dans la nuance, insultant ouvertement vendredi celui qu’il avait nommé à la tête de la diplomatie américaine.
« Mike Pompeo fait un boulot fantastique, je suis très fier de lui », a-t-il tweeté. « Son prédécesseur, Rex Tillerson, n’avait pas les capacités mentales nécessaires. Il était bête comme ses pieds et j’aurais dû m’en séparer plus tôt », a-t-il ajouté. « Il était flemmard comme tout », a-t-il encore écrit, évoquant celui qui fut PDG du groupe pétrolier ExxonMobil.
Si le président des Etats-Unis est connu pour ses propos moqueurs envers ses adversaires et ses proches tombés en disgrâce, cette violente mise en cause d’un homme qui a occupé l’un des postes centraux de son administration est sans équivalent dans l’histoire politique américaine moderne.
Le contraste ne pouvait être plus marqué avec le tweet envoyé il y a deux ans pour annoncer la nomination de celui qu’il qualifiait alors de « l’un des plus grands dirigeants d’entreprise au monde ».
RFI