Les Etats-Unis ont expulsé trois diplomates vénézuéliens, dont le chargé d’affaires, en représailles à l’expulsion par Caracas de trois diplomates américains accusés d’encourager “des actes de sabotage”, ont annoncé mercredi les deux gouvernements.
“Nous condamnons cette expulsion”, a réagi le gouvernement vénézuélien dans un communiqué annonçant le renvoi de Calixto Ortega, numéro un par intérim de la représentation vénézuélienne à Washington, et de deux de ses collègues.
“Cela ne peut pas être considéré comme de la réciprocité, vu la conduite irréprochable de nos diplomates, qui ne se sont à aucun moment permis de rencontrer des groupes opposés au gouvernement du président Barack Obama, ou des individus qui avaient intérêt à agir contre lui”, a-t-il ajouté.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé lundi l’expulsion de la chargée d’affaires des Etats-Unis au Venezuela et de deux autres diplomates américains.
Dans une allocution télévisée, Nicolas Maduro a déclaré que les trois diplomates étaient surveillés depuis des mois parce qu’ils se consacraient, selon lui, “à des rencontres avec l’extrême droite et au financement et à l’encouragement d’actes de sabotage contre le système électrique et l’économie”.
Washington a nié ces accusations et déclaré que ses diplomates ne faisaient que leur travail en rencontrant des personnalités politiques de toutes les sensibilités.
“Cette action du gouvernement vénézuélien vise clairement à détourner l’attention de ses problèmes intérieurs et n’est pas une façon sérieuse pour un pays de mener sa politique étrangère”, a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Jay Carney.
Ces expulsions mutuelles jettent un froid sur les timides tentatives visant à détendre les relations entre les deux pays depuis que Nicolas Maduro a succédé au défunt Hugo Chavez, qui a succombé à un cancer il y a sept mois.
Peu auparavant, Nicolas Maduro, à l’époque vice-président, avait déjà expulsé deux attachés militaires américains.
Le chef de l’Etat a par ailleurs laissé entendre que le décès de son mentor pourrait avoir été causé par ses ennemis, dont les Etats-Unis, une accusation jugée absurde à Washington.
Nicolas Maduro, comme Hugo Chavez le faisait souvent avant lui, dénonce régulièrement la “guerre économique” des Etats-Unis, qui serait à l’origine des pénuries et des coupures d’électricité que connaît le Venezuela.