Dans le cadre des activités du 3e congrès de Neurosciences, tenu à Bamako, en mars 2016, le Dr Boubacar SOGOBA Neurochirurgien a fait une présentation sur les facteurs pronostics des traumatismes crâniens graves concernant 21 cas d’étude descriptive transversale entre juillet 2015 et janvier 2016, au service de chirurgie de l’hôpital Sominé DOLO de Mopti, où il exerce.
Selon le Dr SOGOBA, les traumatismes crâniens, ou (TC), constituent un problème de santé publique et la principale cause de mortalité et d’handicaps sévères avant 45 ans. Aussi, a-t-il défini un TC grave comme étant un traumatisé dont le score de Glasgow (GCS) est inférieur ou égal, après correction des fonctions vitales.
Classification par âges des victimes des traumatismes crâniens
Au cours de la période de juillet 2015 à janvier 2016, les TC graves ont représenté entre 5 et 10 % des traumatismes crâniens avec un taux de mortalité de 30 à 50% à l’Hôpital Sominé DOLO de Mopti.
En Afrique, a-t-il signalé, l’absence de structure pré hospitalière et l’accès difficile aux soins de santé rendent problématique la prise en charge des TC.
Il ressort de la présentation du Dr SOGOBA que les patients de 15 à 25 ans représentent deux personnes tous des hommes, soit 9,5%.
De même, les sujets de 26 à 35 représentent 9 patients dont une femme, soit 42,8%.
Dans la tranche d’âge entre 36 à 45 ans, il a été enregistré 6 cas dont 2 femmes, soit 28,6%. Dans les catégories de 46 à 55 ans, il a été enregistré 3 cas, tous des hommes, soit 14,%. Parmi les personnes âgées de 56 à 65, l’hôpital a recensé un cas de sexe masculin.
Au-delà de cet âge, aucun cas n’a été enregistré par l’hôpital.
Au total, les hommes constituent les 85% des victimes contre 14,2% pour le sexe féminin. Parmi les 21 cas de traumatisme admis pendant cette période à l’Hôpital Sominé DOLO de Mopti, il ressort que sur 13 sont morts, soit 61,9% et 8 seulement ont survécus.
Classification par secteurs d’activités des victimes
Selon le Dr SOGOBA, les accidents de la voie publique représentent la 1ère cause d’admission de ces patients. En effet, note-t-il, ils représentent 14 cas sur les 21 au total. Après admission et traitement, 9 ont perdus la vie, soit 66,6% et 5 ont survécus, a-t-il révélé. Les autres causes d’admission sont les chutes, les agressions, etc.
Ce qui ressort des travaux du Dr DOLO, c’est que la plupart des patients arrivent à l’hôpital après un délai de 6 heures, donc très épuisés.
Par ailleurs, il convient de rappeler qu’à l’hôpital du Mali, une étude similaire a porté sur l’épidémiologie des traumatismes vertébro-médullaires (victimes du dos) pris en charge par ce centre hospitalier. Il ressort des résultats, présentés par le Dr Oumar COULIBALY, il a été enregistré 116 cas chez les sujets sur une période de 3 ans. Sur les 116 admis l’hôpital du Mali, 115 ont nécessité une chirurgie.
Parmi les sujets admis dans le cas de cette étude, 88% étaient des hommes et les femmes 12%.
De ces travaux, il ressort que la tranche d’âge la plus touchés est comprise entre 21 et 30 ans (35 cas), suivi des sujet âgés de 31 à 40 ans (25 cas). Les enfants de 10 à 20 ans représentent eux aussi 22 cas et les personnes âgées de 41 à 50 ans, 17 cas. De mêmes, les sujets de 51 à 60 sont touchés avec 12 cas.
Parmi les causes, après les accidents de la voie publique (63%), arrive en deuxième position avec (21%) l’orpaillage traditionnel. Les chutes représentent 14% des cas. Dans les catégories socioprofessionnelles, il y a : les ouvriers (66%), les ménagères (13%), les étudiants (11%), les fonctionnaires (10%).
Le délai d’admission pose problème avec 41 cas sont arrivés après un durée de 8 à 15 jours. De même 38 cas sont arrivés au bout d’une semaine à l’hôpital.
Ceux qui sont arrivé entre 16 et 30 jours sont au nombre de 22 cas. Ceux qui sont arrivés au bout d’une journée ne représentent que 10 cas.
Sur les 116 cas admis à l’hôpital du Mali sur une période de 3 ans, il y a eu 21 cas de décès ; récupération 36 cas ; état stationnaires, 53 cas ; aggravation 2 cas.
Des recommandations pertinentes
Dans leurs recommandations, les spécialiste ont préconisé, entre autres, l’amélioration des conditions de vie des jeunes ; la prévention réelle des ACR.
Aussi, ils n’ont pas hésité à demander aux autorités compétentes de plomber les engins à deux roues ; d’appliquer le Code de la route.
Par ailleurs, ils ont préconisé, l’équipement de nos structures sanitaires et d’embaucher le personnel suffisant.
Autres recommandations formulées: développer un système de prise en charge efficace sur les lieux de l’accident; doter l’hôpital d’un plateau technique adéquat; ainsi que former les paramédicaux dans la gestion correcte des TC.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin