Dans le cadre de sa visite d’amitié et de travail dans notre pays, hier lundi 11 avril, le ministre namibien de l’Agriculture, des eaux et des forêts, John MUTORWA, s’est rendu au Laboratoire central vétérinaire de Bamako (LCV) et au Centre régional de recherche agronomique de Sotuba. Il était accompagné par le ministre de l’Agriculture, Kassoum DENON, et de celui de l’Élevage et de la pêche, Nango DEMBELE.
Après avoir échangé avec les responsables des deux structures et visité les lieux, le ministre namibien de l’Agriculture, des eaux et des forêts n’a pas caché son sentiment de satisfaction quant au professionnalisme des experts maliens en ce qui concerne la recherche agronomique et la santé animale.
Les félicitations du ministre MUTORWA au LCV
Au Laboratoire central vétérinaire de Bamako, le ministre namibien et sa délégation ont eu droit à une présentation sur l’institution. Dans sa présentation, le directeur général de la structure, le Dr DIALLO, a expliqué aux hôtes que le LCV a pour missions de contribuer à la prévention et à l’éradication des maladies animales par le diagnostic et la recherche ; d’assurer sur le plan de la santé publique, le dépistage des maladies transmissibles à l’homme, ainsi que l’analyse microbiologique des aliments, des eaux et des boissons ; d’assurer l’analyse des résidus de pesticides dans les aliments, eaux, sols et plantes ; d’assurer par la production des vaccins, la protection sanitaire du cheptel contre les maladies infectieuses et de contribuer à la formation technique et au recyclage des cadres dans le domaine des techniques de laboratoire.
Le directeur de l’institution a fait savoir que de par son personnel, son infrastructure moderne et sa capacité de production, le LCV est l’un des plus gros producteurs de vaccins de la sous-région ouest-africaine.
Comme vaccins produits par le laboratoire, le Dr DIALLO a cité, entre autres, le vaccin contre la Péripneumonie, le vaccin contre la peste des petits ruminants ; le vaccin contre le charbon symptomatique des bovidés ; le vaccin contre la dermatose nodulaire, la clavelée et la variole caprine ; le vaccin contre la pasteurellose bovine, le vaccin contre le charbon bactéridien des bovins, des petits ruminants et des dromadaires…
Selon le directeur, le LCV a vendu courant l’année passée 31 millions de doses de vaccins animales au Mali et dans plusieurs pays de la sous-région. Comme perspectives, il a annoncé que le LCV est dans la dynamique d’élargir sa gamme de vaccins et de produire d’autres types de vaccins compétitifs sur le marché.
Après la présentation du directeur, le ministre namibien de l’Agriculture, des eaux et des forêts, est revenu sur l’objet de sa visite dans notre pays. Selon lui, il a été commis par le président de son pays à visiter le Laboratoire central vétérinaire de Bamako, qu’il a lui-même visité par le passé.
John MUTORWA a aussi souligné que lors du 26e anniversaire de l’indépendance de son pays, dont le Président Ibrahim Boubacar KEITA était l’invité d’honneur, les questions de l’Agriculture et de la Pêche ont été largement abordées. Ce qui, selon lui, a suscité cette visite de travail et d’amitié qu’il effectue présentement dans notre pays.
La visite du Laboratoire sous la conduite du directeur général et des spécialistes des services visités, a suivi la présentation. Les hôtes ont visité le Laboratoire de Toxicologie et de contrôle de qualité environnementale et le Service de production des vaccins. Après cette visite guidée qui a permis d’étancher la soif de curiosité des visiteurs du jour, le ministre namibien a exprimé ses impressions.
Il s’est dit très heureux d’avoir effectué cette visite de travail dans notre pays tout en confiant que le Mali et la Namibie partagent une chose en commun : tous les deux sont de grands producteurs et de grands éleveurs et font face aux mêmes difficultés. Le ministre MUTORWA a témoigné de l’importance du Laboratoire central vétérinaire aussi bien sur le plan national, régional, voire international. Pour lui, c’est un privilège de venir voir de visu le professionnalisme des chercheurs maliens et le rôle essentiel du LCV au niveau international.
Selon lui, à travers ce partenariat qui vient d’être engagé entre le Mali et la Namibie, il est important de pouvoir satisfaire la vision de deux présidents. « Aujourd’hui il s’agit de la vision commune par rapport à l’élevage et par rapport à d’autres domaines notamment l’agriculture », a insisté John MUTORWA.
Par ailleurs, le chef de la délégation namibienne a affirmé que leur pays possède un laboratoire vétérinaire, mais qui n’est pas fonctionnel. Selon lui, le souhait de son pays est d’ouvrir un deuxième laboratoire central dans le nord du pays. Pour ce faire, se dit-il convaincu qu’avec la collaboration que son pays souhaite établir avec le nôtre ce futur laboratoire produira des vaccins très prisés à travers le monde.
Le ministre de l’Élevage et de la pêche, Dr Nango DEMBELE, a ajouté qu’il est une bonne chose de faire découvrir les capacités du Mali en matière de production de vaccins vétérinaires. Dr DEMBELE a rassuré que le Mali serait très heureux de développer une collaboration avec les frères et amis de la Namibie en ce qui concerne la santé animale.
L’intérêt de la Namibie pour l’IER
Au Centre régional de recherche agronomique de Sotuba, qui relève de l’Institut d’économie rurale (IER), une présentation a été faite par Dr Cheick Hamala DIAKITE sur le laboratoire Sol-Eau-Plante. Selon le responsable de la structure, ce laboratoire est chargé de mener des recherches sur la fertilité des sols et la fertilisation des cultures ; de mener des études pédagogiques et évaluer les potentialités agricoles des sols ; de faire des analyses physico-chimiques ; de faire un suivi du zonage agro-climatique des potentialités des principales cultures et leur adaptation au changement climatique ; de déterminer la qualité des engrais chimiques et des amendements agricoles ; de collaborer avec les programmes de recherche de l’IER, les structures de recherche nationale, régionale et internationale et de fournir des prestations de service dans le domaine de sa compétence.
Le Dr Cheick Hamalla DIAKITE a également présenté point par point les quatre unités techniques de ce laboratoire, qui sont l’unité des sols, l’unité agro-climatologie, l’unité d’analyses et l’unité système d’information géographique et télédétection.
À travers une visite guidée, les experts ont présenté aux hôtes les inventions faites par les chercheurs maliens dans le domaine de la mécanisation de l’agriculture, sur la gestion de la fertilité des sols et des techniques de fertilisation ; sur les techniques de résilience au changement climatique ; sur les techniques de réhabilitation des terres dégradées en zone Office du Niger ; sur l’amélioration de la qualité des semences ; sur les transformations des céréales et des fruits…
Le ministre namibien s’est montré très impressionné et très intéressé par l’ingéniosité des chercheurs maliens dans le domaine des outils de l’Agriculture et l’amélioration des semences adaptées au changement climatique et qui donnent plus de rendement.
Le ministre MUTORWA a témoigné qu’il est très impressionnant de voir le travail qui a été fait au Mali au niveau de l’Agriculture et de l’Élevage. « Je suis vraiment impressionné par la capacité technique des ingénieurs maliens à améliorer les conditions des sols, les conditions économiques… », a noté avec soulagement le ministre MUTORWA.
Il a beaucoup apprécié la technicité des professionnels maliens du domaine qui permet d’augmenter la production et augmenter la qualité des produits. Il s’est réjoui en soulignant qu’il y a beaucoup de choses à apprendre et que son pays va continuer à travailler avec le Mali.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin