Depuis la démission du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, suite à l’intervention militaire du 18 août 2020, la question principale au Mali est de savoir la personnalité qui dirigera cette phase cruciale de la vie de la Nation.
Si à l’unanimité, les maliens sont convaincus que cette transition doit jeter les jalons d’un Mali nouveau, ils sont partagés quant au choix de la personne (civil ou militaire) devant diriger la période et pendant combien de temps.
La définition de l’architecture de la transition pour jeter les bases d’un Mali nouveau est au centre des assises nationales qui ont repris hier jeudi. Militaire ou civil ? c’est la grande question qui vaut de l’or ! Même si les militaires avaient dans leur communiqué initial annoncé une transition civile, bons nombres d’observateurs estiment que ce langage semble changer au regard des actes et propos de cette autorité du pays.
Boubacar Bocoum, Politologue, estime que la démarche entamée par le CNSP rentre dans un cadre politique : « Si nous nous inscrivons dans la démarche de l’inclusivité, cela veut dire que nous rentrons dans un cadre consensuel, ce qui veut dire que nous allons dans un gouvernement d’union nationale de transition. Chose qui a été refusée à l’ancien président IBK », c’était sur les antennes de nos confrères de Studio Tamani.
Aussi, a-t-il fait savoir, la gestion d’une transition ne se négocie pas : « Une transition ce n’est pas une gouvernance, les questions essentielles qui se posent au Mali ce ne sont pas des questions que la transition devrait gérer. Qu’il s’agisse de l’article 39 ou autres revendications sociales ne sont pas des choses à être gérées par la transition. La transition est purement technique. Elle doit permettre de prendre des décisions qui sont pertinentes et qui sont difficiles à être adoptées par les politiques ».
Notre politologue renchérit : « Si IBK a été porté au pouvoir par le lobby des religieux en 2013, cette année c’est la force du M5-RFP qui a permis au CNSP de prendre le pouvoir poussant l’ex-locataire de Koulouba à la démission. Cette interférence politique dans la transition est déjà un échec pour l’équipe qui serait mise en place ».
Quant au Sociologue Aly Tounkara, il soutient que la transition ne doit pas être vue sur une prise de corporation : « Il s’agit d’utilité, d’efficacité et de légitimité. La quintessence d’une gouvernance n’est pas liée à une corporation, mais plutôt à l’intégrité morale de la personne qui est amenée à diriger », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, selon certaines indiscrétions, le président de la transition serait un civil sur proposition des militaires. En attendant la fin des concertations nationales, les défis qui attendent la nouvelle équipe de transition sont énormes et les maliens continuent à souffrir des sanctions de la CEDEAO qui exige le retour à l’ordre constitutionnel du pays avec un président et un Premier ministre, civils de la transition avant le 15 septembre.
Andiè Adama DARA
Source: Bamakonews