Venu dans la lignée du M5-RFP pour « parachever son œuvre », le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) traîne dans ses bottes ce mouvement de contestation comme un partenaire encombrant qui revendique son droit à la gestion du pays, parfois avec beaucoup de maladresse.
La lune de miel entre ces « deux forces du changement » tourne-t-elle au vinaigre ?
Depuis, la chute du pouvoir de Ibrahim Boubacar KEITA le 18 août dernier, par deux fois, le M5-RFP a tapé du poing sur la table pour dénoncer, selon lui, la gestion solitaire du processus d’organisation, par les militaires, de la transition, qui s’annonce décisive pour l’avenir du pays.
D’abord, nous avons assisté à une querelle de cour de récréation pour réclamer une invitation intuiti personae pour le M5-RFP afin de prendre part aux premières rencontres souhaitées par le CNSP. Celles-ci furent reportées pour accorder ce privilège au M5-RFP. Ce nuage fut dissipé suite à une rencontre dans la nuit du samedi 29 août.
Ensuite, le torchon a failli brûler lors de la rencontre du 5 septembre au CICB, où le M5-RFP a tenté de renverser la table de discussion pour réclamer une meilleure représentativité dans les groupes de travail pour la validation des Termes de références des concertations nationales prévues, finalement, du 10 au 12 septembre.
L’opinion assiste à une réclamation d’un droit qu’elle ne comprend pas toujours. En effet, se considérant comme la seconde force principale du changement, avec les militaires qui ont fait le coup d’Etat, le M5-RFP s’adjuge le droit d’être associé au premier plan à la conception de l’architecture de la transition avec l’ensemble des forces vives de la nation prévue pour les 10, 11 et 12 septembre 2020.
Il est clair que la lune de miel entre le M5-RFP et le CNSP ne va pas durer. L’histoire nous dira comment cette relation de circonstance prendra fin mais il ne faut pas être un mage pour savoir qu’elle n’est pas faite pour durer, surtout si le peuple a le sentiment que ces tiraillements sont juste une question d’intérêt et de postes ministériels. Déjà des voix se sont levées pour dénoncer la tentative de confiscation de la transition par ce mouvement hybride dont pratiquement toutes les têtes d’affiches sont comptables de la situation chaotique du Mali durant ces 30 dernières années.
Andiè Adama DARA.
Source: Bamakonews