Lors de la traditionnelle présentation des vœux de Nouvel An par les forces vives de la nation, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a réaffirmé son ambition de transformer le pays. De la lutte contre la corruption à la souveraineté énergétique, en passant par la consolidation de la sécurité et l’indépendance régionale à travers l’Alliance des États du Sahel (AES), le chef de l’État a effleuré plusieurs sujets dans un discours de près de 2 heures.
Dans la salle de banquets du palais de Koulouba, le 6 janvier 2024, le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta, a accueilli les Forces vives de la Nation pour la traditionnelle présentation des vœux de Nouvel An. Ce rendez-vous, empreint de solennité, ne fut pas seulement un exercice de formalité. Il a été le reflet d’un Mali qui se débat, se reconstruit et s’affirme face aux défis du siècle. Entre bilan et perspectives, l’événement a tracé les grandes lignes d’une année de défis cruciaux pour le pays.
Les réponses aux catastrophes et à l’insécurité
Le Général Goïta, en homme d’action et de vision, a entamé son discours en rappelant l’importance de l’autorité de l’État dans une société encore marquée par les cicatrices des inondations récentes. Avec pragmatisme, il a annoncé des mesures radicales pour endiguer ces tragédies : réaménagement urbain, lutte contre les constructions anarchiques et implication des leaders religieux dans la sensibilisation. Une stratégie qui conjugue prévoyance et mobilisation communautaire, plaçant chaque citoyen face à ses responsabilités.
En matière de sécurité, le chef de l’État n’a pas mâché ses mots. Les Forces armées maliennes (FAMa) sont désormais présentes dans chaque recoin du territoire, appuyées par des partenariats stratégiques avec la Russie, la Turquie et la Chine. Kidal, autrefois symbole d’une souveraineté amoindrie, est aujourd’hui un bastion récupéré, et des milliers de miliciens d’autodéfense seront désarmés et intégrés dans l’armée ou dans la vie civile active. Une démarche qui allie fermeté militaire et réconciliation sociale, consolidant ainsi la cohésion nationale.
Lutte contre la corruption, transition énergétique et industrialisation
Le Mali de la Transition se veut aussi un Mali où la justice sociale triomphe. En témoigne l’engagement du Président à poursuivre la lutte acharnée contre la corruption. L’État récupère déjà des centaines de milliards de francs CFA, issus des scandales financiers emblématiques tels que ceux de l’avion présidentiel ou des équipements militaires. « Pas d’impunité, pas de répit », martèle le Général Goïta, déterminé à faire de la transparence et de la reddition des comptes les piliers d’une gouvernance exemplaire.
L’électricité, moteur de tout développement, est au cœur des priorités. Malgré les délestages, le Président promet des solutions pérennes : développement des centrales solaires, destruction des empiètements illégaux sur les sites stratégiques et diversification énergétique. Avec une vision d’avenir, le Mali veut non seulement répondre à ses besoins immédiats, mais aussi poser les bases d’une souveraineté énergétique durable.
Dans le même élan, le chef de l’État a rappelé les avancées économiques spectaculaires de son administration. Le nouveau code minier a permis de désenclaver la dette intérieure et de générer des milliards, ouvrant la voie à une industrialisation ambitieuse. Usines, autosuffisance alimentaire, créations d’emplois : le Mali aspire à se transformer, quittant son statut de consommateur, dans lequel on l’a maintenu depuis des décennies, pour embrasser celui de producteur, en rupture totale avec l’héritage colonial.
AES, un nouveau paradigme pour l’Afrique sahélienne
Dans un ton empreint de fermeté, le Général Goïta a réaffirmé que le Mali a définitivement tourné la page de la CEDEAO, qu’il considère comme « sous ordre ». L’avenir s’écrit désormais au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette confédération, fondée en juillet 2024 sur des valeurs de solidarité et de souveraineté, incarne une réponse africaine aux défis contemporains : lutte contre le terrorisme, intégration économique et construction d’un bloc régional autonome et résilient.
Le discours du Président Assimi Goïta a offert une vision claire et ambitieuse ; celui d’un Mali debout, maître de son destin, résolu à combattre ses ennemis internes et externes. Il a exhorté ses concitoyens à cultiver la résilience, à maintenir l’unité et à participer activement à cette transformation en cours.
(Correspondance particulière)