La direction régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille de Tombouctou, avec le concours de la coopération suisse et du cabinet CECO-Forme, a initié un nouveau projet pour encourager la participation des femmes à la gestion des affaires publiques. Il s’agit d’un programme de coaching de 280 femmes pour leur accès à des instances de décision dans leurs localités et au niveau régional.
Le directeur de cabinet du gouverneur de la Région de Tombouctou, Bakary Hamady Traoré, a présidé le 14 décembre, la cérémonie de lancement de ce programme. C’était dans la salle de conférence de la direction régionale de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Après les mots de bienvenue du maire de Tombouctou, la directrice régionale de la Promotion de la Femme de Tombouctou, Mme Ben Fatouma Albadia, a estimé que les femmes, à l’instar de tous les autres acteurs des cités et des communes, devaient participer pleinement à l’élaboration, à la mise en œuvre et au suivi-évaluation des différents projets et programmes de développement de leurs localités.
Mais la réalité est autre. Le nombre de femmes qui parviennent à des positions leur donnant ce droit est faible au niveau national et presque insignifiant dans la Région de Tombouctou. Les raisons de cet état de fait sont multiples : l’analphabétisme, la tradition, la pauvreté, la religion. Ainsi plus de 20 ans après l’avènement de la démocratie, la Région de Tombouctou n’a élu qu’une seule femme député à l’Assemblée nationale et le nombre de femmes maires ou conseillères communales se compte sur les doigts d’une main.
« Devons nous laisser perdurer un tel décalage qui s’assimile à une asphyxie des atouts dynamiques de l’évolution logique de toute civilisation humaine ? », a interrogé Mme Ben Fatouma Albadia avant de répondre bien évidemment par la négative.
Le directeur de cabinet du gouverneur, Bakary Hamady Traoré, a admis que la Région de Tombouctou compte très peu d’élues. Il a noté qu’a l’issue des élections législatives de 2007 et des communales de 2009, la région n’a enregistré qu’une femme maire (Ndlr : la maire de Goundam, Mme Seck Oumou Sall) sur 51 hommes maires, 26 femmes conseillères communales sur 696 conseillers. La Région ne compte aucune femme conseillère de cercle ni aucune femme dans le Conseil régional. Et ce n’est qu’en 2013 qu’une femme a été élue à l’Assemblée nationale.
« Votre refus de laisser perdurer les constats que nous venons de faire est juste. Le gouvernement est engagé à vous accompagner afin de vous offrir l’opportunité d’obtenir plus de représentantes dans les instances de décision », a indiqué Bakary Hamady Traoré.
Après avoir a remercié la coopération suisse pour son appui constant aux actions de développement en général et à la promotion des femmes en particulier, le directeur de cabinet du gouverneur a salué le courage du cabinet CECO-FORME qui, à travers ses animateurs, a bravé les aléas géographiques et la diffamation pour rejoindre les femmes de Tombouctou afin de leur offrir les moyens intellectuels et moraux de leur émergence en leaders.
Dans la région, comme un peu partout au Mali, le constat est que les femmes demeurent sous-représentées dans les centres de décision alors qu’elles constituent plus de 51% de la population. Le programme qui vient d’être lancé sera exécuté en 8 mois.
M. SAYAH
AMAP-Tombouctou
source : Essor