La crise multidimensionnelle que notre pays a connue en 2012 a provoqué la fermeture de nombreux établissements scolaires dans les régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et même Ségou. Aujourd’hui, avec le processus de normalisation en marche dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, ces écoles sont appelées à rouvrir leurs portes.
Mais pour que les enfants puissent reprendre le chemin des classes, il y a des préalables à remplir. D’abord, il faut se mettre à l’écoute des communautés à la base, recueillir leurs avis sur les dispositions à prendre pour faciliter le retour de leurs enfants à l’école.
C’est dans cette logique qu’une délégation du ministère de l’Éducation nationale s’est rendue à la mi-décembre à Niono. La mission, conduite par le directeur national adjoint de l’Enseignement fondamental, Amadou Samaké, comprenait d’autres responsables du même ministère, ainsi que des représentants des groupes armés de la Plateforme et de la CMA.
Sur place, la délégation a eu une première rencontre dans la salle de conférence du cercle de Niono avec les autorités administratives, politiques et scolaires, les représentants des syndicats d’enseignants, des APE, des CGS (comités de gestion scolaires), des ONG, de la société civile et des services de sécurité. La rencontre était placée sous la présidence du sous- préfet de Niono, Daouda Diarra.
Celui-ci a salué, au nom des autorités locales, la démarche du ministère de l’Éducation nationale, une démarche située par le chef de la mission dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Amadou Samaké a précisé que l’initiative a été voulue par le gouvernement et acceptée par les groupes armés. D’où la présence dans la délégation de représentants de la Plateforme et de la CMA.
La délégation, a indiqué Amadou Samaké, a besoin des avis des autorités administratives, politiques, scolaires, des communautés à la base, des partenaires de l’école, de la société civile et des services de sécurité dans la perspective de la réouverture effective des classes à Nampala. Il a rappelé qu’avec la crise déclenchée en janvier 2012, 300 écoles avaient été fermées dans l’ensemble du pays dont 4 dans le cercle de Niono, plus précisément dans la commune rurale du Nampalari, située dans la partie nord du cercle à la frontière avec la Mauritanie. La commune rurale du Nampalari a pour chef-lieu Nampala, localité située à 180 km de Niono.
Le directeur du centre d’animation pédagogique de Niono, Hamidou Sankaré, a souligné que la population de la commune estimée à 13 619 habitants, est mobile et composée dans sa grande majorité de Peulhs, Maures et Touaregs. Au moment de la fermeture des classes, la commune du Nampalari comptait 333 élèves dont 111 à Nampala village.
Au terme des échanges, les participants de la rencontre ont fait quelques recommandations. Ils ont ainsi suggéré de renforcer les mesures sécuritaires avec la réouverture des anciens postes de sécurité (à Foïta et Tarza) ; d’ouvrir des cantines scolaires ; de doter le CAP de moyens adéquats pour le suivi du travail scolaire sur le terrain ; d’améliorer les conditions de vie des enseignants en poste dans la commune.
Après Niono, la délégation a mis le cap sur Nampala pour consulter les chefs de village, les leaders religieux, les représentants des jeunes, des femmes, du conseil communal, de l’administration, les responsables des services déconcentrés de l’État, des services de sécurité et des APE.
Il est utile de rappeler que la commune rurale du Nampalari se trouve à la lisière de la fameuse forêt du Ouagadou, réputée être un repaire de terroristes qui sont suspectés d’être les auteurs de plusieurs attaques dans la zone ces derniers mois.
C. O. DIALLO
AMAP-Niono

Niono : SECURITE RENFORCEE

L’attaque du poste militaire de Sérowelle à Niono survenue dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 décembre (attaque attribuée à des éléments terroristes), a été durement ressentie aussi bien par la population que les autorités locales. Il faut dire qu’elle s’est produite au moment où la quiétude et la tranquillité régnaient dans le cercle grâce au dispositif sécuritaire mis en place ces derniers mois. Rien ne présageait une telle action dans la ville de Niono, une semaine tout juste après la visite du président de la République.
L’attaque a établi une faiblesse du dispositif sécuritaire dans le cercle. Les autorités locales ont donc décidé de prendre quelques mesures pour renforcer ce dispositif. Ces mesures sont applicables sur toute l’étendue du cercle depuis le 14 décembre. Elles instituent de soumettre tous les véhicules à un contrôle aux différents check-points à l’entrée de la ville, d’empêcher la sortie de tous les véhicules de la ville avant 6 heures du matin et d’empêcher tous les véhicules d’entrer dans la ville après 18 heures.
Le commissaire de police de la ville, le commandant de brigade de gendarmerie et le chef de poste de l’armée sont chargés de veiller à l’application stricte de ces mesures temporaires et exceptionnelles. Parallèlement à ces dispositions, des patrouilles sont organisées en permanence dans l’ensemble du cercle.
C. O. DIALLO
AMAP-Niono

source : Essor