Les défis sécuritaires dans la Région du Liptako-Gourma est une préoccupation majeure pour les Etats qui partagent cet espace commun à savoir le Mali, le Niger, le Burkina Faso. Ces défis sécuritaires se caractérisent par une montée de l’extrémisme violent liée à la présence de groupes terroristes et d’autres groupements et associations criminels s’adonnant au trafic d’armes, de drogue et d’êtres humains. Pour faire face aux défis sécuritaires, les gouvernements de ces pays ont besoin d’un mécanisme leur permettant d’identifier les signes des crises et de procéder à leur décryptage en vue d’une éventuelle décision politique. Ce mécanisme permettrait d’identifier les éventuelles menaces et les contrecarrer afin de maintenir la stabilité dans la sous- région. C’est dans cette perspective que ces pays ont mis en place des centres d’études sécuritaires et stratégiques (CNESS) afin de mutualiser leurs forces et d’aller vers l’harmonisation de leurs champs d’intervention.
C’est dans cette perspective que le National Democratic Institute (NDI) appuie le Centre d’Etudes Stratégique du Mali à travers l’organisation d’un atelier préparatoire pour la rencontre des CNESS prévue les 02 et 03 Mai 2018 à Niamey au Niger. Ledit atelier préparatoire de trois jours a débuté le lundi 16 avril 2018 à l’hôtel ONOMO de Bamako. L’objectif général de cet atelier est d’identifier les différents points d’action avec les Centres d’Etude Stratégique des autres pays du Liptako-Gourma en vue de la rencontre sous régionale des CNESS au NIGER. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Siragata Traoré, en présence du directeur résident de NDI (National Democratic Institute), Dr Badié HIMA, du facilitateur, Yacouba Diallo et d’autres personnalités. Dans ses mots de bienvenue, le directeur résident de NDI (National Democratic Institute), Dr Badié HIMA a remercié les partenaires pour leur appui multiforme. Malgré tout, il a invité les partenaires et les différents gouvernements d’appuyer les Centres nationaux d’Etudes sécuritaires et stratégiques (CNESS) afin de trouver les voies et moyens pour éradiquer le terrorisme dans la région du Liptako-Gourma. Pour sa part, le représentant du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Siragata Traoré a souligné que l’environnement de la région du sahel a été rendu vulnérable par le cumul de plusieurs facteurs tant endogènes qu’exogènes, à savoir : la présence de groupes religieux extrémistes violents et d’organisations terroristes internationales; la persistance des conflits sociaux et communautaires insolubles; le taux élevé de criminalité urbaine et de criminalité organisée, comprenant le trafic de drogues, d’armes et d’êtres humains; le développement du marché noir des ressources naturelles, notamment des diamants qui constituent une des sources de financement du terrorisme; la pauvreté, le chômage des jeunes et les inégalités (en relation avec le chômage et la richesse). C’est pourquoi, dit-il, le Gouvernement du Mali apprécie la tenue du présent atelier dont l’objectif essentiel est de préparer la participation de la délégation malienne à la réunion des Centres nationaux d’Etudes stratégiques des Etats membres du Liptako Gourma, prévue les 02 et 03 mai 2018 à Niamey, lesquels se pencheront sur les stratégies globales des pays membres en matière de politique de défense et de sécurité. « Je suis persuadé que les résultats de vos travaux, tant attendus, devraient permettre aux Centres d’Etudes stratégiques de nos trois pays de définir une meilleure déclinaison des orientations et des priorités afin de faire de la région sahélo-saharienne un espace sécurisé et prospère dans laquelle les populations pourraient circuler librement, investir et bénéficier des avantages liés à ses énormes potentiels économiques, dans un environnement de paix et de sécurité », a conclu le chef de cabinet du ministre, Siragata Traoré.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain