Après l’interdiction de la burqa, suite à un double attentat à Ndjamena, les autorités tchadiennes ont décidé d’interdire aussi les vitres teintées dans les voitures. Malgré le soleil, impossible désormais de se dissimuler derrière ces vitres. Des véhicules ont déjà été saisis, provoquant la colère de la population.
« Je revenais du boulot. Au rond-point, on m’a arrêté pour me demander poula Sécurité est venu pour nous dire : ” Pourquoi vous avez ce genre de véhicules ? Vous êtes des voyous ? Vous êtes similaires à Boko Haram ? ” »
Ce sont plusieurs centaines d’habitants de Ndjamena qui ont subi le même sort que ce fonctionnaire depuis vendredi. Depuis cette date, la cour de la fourrière de la police est bondée de véhicules aux vitres teintées, entièrement ou en partie arrachés à leurs propriétaires sur ordre du ministre de la Sécurité publique. C’est l’une des dernières mesures prises dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest, Boko Haram.
Mais ce que ne comprennent pas ces propriétaires de véhicules, c’est la brutalité dans la mise en œuvre de cette décision : « Je me pose la question : comment on va faire pour aller demain à l’école avec les enfants ? Au travail ? Moi, par exemple, ma voiture n’est pas fumée, c’est juste une voiture noire ! »
Les propriétaires de véhicules, regroupés au sein d’un collectif, demandent deux choses : discerner les véhicules aux vitres teintées des vitres fumées, et surtout donner du temps pour procéder au remplacement de ces vitres, sachant que l’Etat, à la base de cette décision, ne s’est pas opposé à leur importation.
Source: RFI