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Tentatives de dénigrement de la presse malienne : Quand les Nations Unies s’en mêlent

Après le one man show sans scrupule de certains groupuscules qui doivent tout à la presse malienne, et qui aujourd’hui la vouent aux gémonies, c’est autour des organismes répondant du Système des Nations Unies de verser dans des manœuvres inopérantes et manifestement mort nées.

journal papier presse

En lieu et place d’une séance de remise à niveau et de renforcement de capacité, les structures rattachées au système des Nations unies se sont employées à remonter les bretelles des média maliens au détour d’un atelier organisé à Bamako, les 15 et 16 décembre dernier.

Constitué des organes principaux de l’ONU, auxquels ont été ajoutés au fil du temps divers organismes, institutions et programmes ayant une vocation plus spécifiques, le Système des Nations Unies croit ainsi démontrer son intéressement à la presse malienne. Un penchant qui aurait bien pu s’avérer bénéfique pour les media s’il était pensé  dans la plus grande objectivité.

Cette structure qui entend drainer toutes les structures des Nations unies dans sa logique fait complètement fie du fait que la question des media est relative. Certes, les enjeux matériels et financiers mettent souvent en mal les exigences déontologiques. Mais le phénomène s’explique.

Le président de groupe des chargés de communication des Agences des Nations Unies (UNCG), Moussa Baba Coulibaly, a cru opportun de convier les journalistes au banquet du nettoyage des écuries d’Augias. Au départ, tout avait pourtant l’air d’être clair : « Une formation destinée à la presse écrite malienne sera organisée jointement par les Nations Unies (Agences du SNU et Minusma). Cette formation gratuite portera sur les mandats, les rôles et le fonctionnement des différentes entités des Nations Unies au Mali… »

Les Nations Unies rallongent ainsi le rang de ceux qui voient le mal partout dans la presse malienne. L’on veut, à tout prix, saper l’effort des braves pionniers de la corporation en mettant en avant le comportement peu orthodoxe d’un groupuscule. Que ces organismes des Nations unies, qui donnent mal leur leçon de déontologie, disent quelle corporation ne comporte pas en son sein des brebis galeuses.

La chanson… était connue

Alors qu’il devrait voir la participation d’une trentaine de journalistes, l’ « atelier de renforcement des capacités » a mobilisé à peine 16 confrères.

Rien de surprenant en effet. Le travail tant promis autour des cinq thèmes prédéfinis a viré en un réquisitoire dirigé contre la presse malienne.

L’exercice auquel le système des Nations Unies se livre s’avère inopérant dans un environnement médiatique aux réalités bien connues. Les structures, qu’elles soient étatiques ou privées, feignent d’ignorer la mission du journaliste qui à priori consiste à aller librement vers l’information en toute indépendance en fonction de son intérêt. Il n’appartient donc pas aux structures de faire du journaliste un relai de leurs « évènements ». La plupart des cas, elles (y compris des organismes des Nations Unies) s’emploient à faire du journaliste un communicateur.

Entre le journalisme et la communication il y a incontestablement un pas à franchir. Et quand le système des Nations Unies feigne de voir que la communication est de nature payante, il y a de quoi s’interroger.

Nombre de journalistes maliens confient avoir trop souvent reçu des directives quand à la ligne à sauvegarder pour leur papier. La contrepartie devrait être de mise. Et cela ne devrait pas être en contradiction avec les missions des organes de presse privés sensés faire du profit pour assurer leur survie.

Les réalités de la presse européenne, américaine, voir ailleurs ne sont pas transposables à celles de l’Afrique, principalement du Mali où les organes privés ont du mal à assurer leurs charges.

En lieu et place de cette sortie maladroite, le Système des Nations Unies aurait joué gros s’il se décidait enfin à allouer un financement pérenne aux média. Cette option consoliderait à coup sûr le principe d’indépendance des médias et du coup permettrait aux journalistes d’exercer dans des conditions relativement acceptables.

Si la presse malienne bénéficiait d’un accompagnement financier et matériel conséquent elle répondrait mieux aux attentes. A défaut, elle est plutôt encline à communiquer sur les « activités » de structures telles que les organismes des Nations Unies, et s’attendre à être payée en monnaie de singe.

Par David Dembélé

Depechesdumali.com

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