La session extraordinaire de l’Assemblée nationale, qui s’est ouverte le lundi 22 décembre 2014, va connaître sa première séance plénière ce mercredi Place de la République. Au menu la loi de finances 2015 avec comme point d’orgue le budget d’Etat 2015, qui s’élève en recettes à 1 714 milliards 532 millions F CFA contre 1 785 milliards 452 millions F CFA de dépenses. Soit un déficit de plus de 60 milliards de nos francs. Au titre des augmentations remarquables des dépenses au niveau du budget d’Etat de l’année 2015, il y a celui de la présidence de la République, qui passe de 9 331 271 000 F en 2014 à 14 652 575 000 F CFA pour 2015. Pendant ce temps celui de l’Hémicycle passe de 10 337 863 000 F à 12 490 606 000 F CFA.
C’est en principe ce matin que la séance marathon d’examen de la loi de finances 2015 doit commencer à l’Assemblée nationale. Les députés, surtout ceux de l’opposition, annoncent attendre de pied ferme le gouvernement sur ce document phare de la gouvernance économique et financière du pays. Du fait de l’environnement économique difficile que le Mali connaît et du fait de la crise sociopolitique, dont le pays sort péniblement, les représentants du peuple projettent d’être méticuleux dans le contrôle de l’action gouvernementale à travers un examen à la loupe de la loi de finances 2015.
Même si le pays est en sortie de crise, après les années 2013 et 2014 marquées par le conflit du nord et le scandale de l’achat de l’avion présidentiel et du contrat d’équipements militaires, l’on n’assiste pas à une baisse drastique des dépenses prévisionnelles de l’Etat. Pour l’année dans laquelle nous allons entrer dans seulement sept jours, le budget global de l’Etat malien s’élève en recettes à 1 714 milliards 532 millions de F CFA contre 1 785 milliards 452 millions F CFA de dépenses. Le Mali enregistre donc un déficit budgétaire de 63 920 millions F CFA. Ce qui, rassurent les spécialistes, est raisonnable et pourrait être comblé par les appuis budgétaires des partenaires du pays, qui ont renoué avec leur assistance, après le scabreux dossier de l’aéronef présidentiel et du contrat d’armement qui avaient suscité le courroux du FMI.
Les fortes augmentations notées au niveau des dépenses du budget d’Etat 2015 sont répertoriées dans la rubrique fonctionnement des pouvoirs publics. Ainsi, au moment où des voix s’élèvent pour demander une réduction du train de vie de l’Etat, la première institution de la République, la présidence voit passer son budget dépense de 9 331 271 000F en 2014 à 14 652 575 000 F CFA pour 2015. Cette augmentation s’explique entre autres par le fait que le palais de Koulouba enregistre une pique au niveau de ses chapitres relatifs aux « déplacements et missions « , « autres dépenses » et « transfert et subvention « .
Au titre du volet déplacements et missions, les dépenses qui s’élevaient à plus de 1,7 milliard en 2014, passent à plus de 2,5 milliards F CFA. La rubrique dénommée » autres dépenses » de la présidence de la République s’élevait en 2014 à 2 241 611 000 F et va passer à 5 622 576 000 F CFA l’année prochaine. Enfin, si le chapitre « transfert et subvention » du budget 2014 de la présidence avait une enveloppe de seulement 350 millions F, il passe à 1 100 millions F CFA.
Par ailleurs, le budget de l’Assemblée nationale sur lequel les députés ont planché à huis clos hier après-midi à l’Hémicycle, enregistre aussi une nette augmentation. Il passe de plus de 10 milliards de nos francs cette année 2014 à près de 12 milliards et demi F CFA. On note à ce niveau une progression notoire des dépenses du personnel, des déplacements et des missions, etc.
Signalons enfin que la primature a un budget qui connaît globalement une légère baisse ; passant de 9,7 milliards à 9,1 milliards F CFA.
Bruno D SEGBEDJI
