En vue de s’enquérir des conditions de vie de la population du nord et aussi de l’état de fonctionnement des services de l’administration publique, le Premier ministre, Moussa Mara a décidé de se rendre dans cette partie septentrionable du pays qui abrite trois régions administratives du Mali. Ainsi chef de l’exécutif, accompagné d’une forte délégation, a entrepris de sillonner cette partie du territoire malien le vendredi 16 mai 2014. Cette tournée officielle est prévue pour durer 3 jours (les 16, 17 et 18 mai) et a commencé par la visite des régions de Gao et Tombouctou, où le tout s’est passé le plus naturellement du monde sans incident.
Si à Gao et Tombouctou, la visite du Premier ministre a été favorablement accueillie par les populations de ces contrées, à Kidal l’ambiance était tout à l’opposé et a dégénéré en un affrontement entre l’armée malienne et les combattants du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla) qui s’opposent à toute visite officielle d’une quelconque autorité malienne dans cette localité.
Il faut dire que la ville de Kidal a de tout temps été le berveau de toutes les rebellions Touareg que le Mali a connu de 1963 à nos jours.
Suite à la très grâce crise politico-sécuritaire que le Mali traverse depuis 2012, après la mise hors d’etat de nuire des combattants du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et d’Ançar-dine, il a été connu d’instaurer un cadre de dialogue entre les bandits armés du Mnla, et le gouvernement malien afin de trouver une solution pérenne et durable à la crise.
C’est dans cette dynamique, que l’État malien et les responsables du Mnla ont signé un accord préliminaire à Ouagadougou, le 18 juin 2013, que les deux parties se sont engagées à respecter. Mais, depuis la signature de cet accord, les éléments du Mnla ont toujours agi en violation flagrante des différentes dispositions de ce texte.
Malgré cela, il faut aussi reconnaître que les plus hautes autorités maliennes ne fournissent aucun effort allant dans le sens de l’apaisement et de la recherche de solutions définitives à cette crise qui constitue, depuis un certain temps un souci majeur pour l’ensemble du peuple malien.
La visite de la délégation du Premier ministre à Kidal a été vue comme une provocation, par les éléments, du Mnla qui n’ont pas tardé à attaquer le gouvernorat en exécutant froidement certains agents de ce service et en prenant en otage certains d’autres. La réaction de l’armée malienne, ne s’est pas fait attendre. Elle a engagé un combat contre le Mnla et le bilan est lourd. 36 morts dont 8 du côté de l’armée malienne et 28 du côté du Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla).
Suite a cet acte odieux, les plus hautes autorités estiment que les bandits armés ont déclaré la guerre au Mali, comme l’atteste les propos du Premier ministre : « Les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes. Nous allons mobiliser les moyens pour faire cette guerre. Quand quelqu’un attaque la République, c’est un terroriste. Le Mali va mener une guerre sans merci aux terroristes ayant affronté samedi l’armée à Kidal ».
Tougouna A. TRAORÉ
SOURCE:Nouvel Horizon
