Les deux avocats parmi les mieux connus du pays, Me Kassoum Tapo et Me Mamadou Ismael Konaté, étaient à Paris lors de la récente visite d’Etat du président Ibrahim Boubacar Keïta, en tant que ses collaborateurs. Mais c’est l’une des relations les plus ambigües qui lient le président Keïta et les deux avocats auréolés de succès contre l’Etat malien dans des affaires qui retiennent l’attention de toute la nation.
Me Konaté est d’abord l’avocat qui a pris la défense du président Keïta en 2014, lorsqu’un article du journal Le Monde avait mis la présidence malienne à mal.
L’avocat avait menacé de porter plainte contre le journal français qui avait été l’un des premiers organes de presse à parler de liens entre notre président et
l’homme d’affaires Corse Michel Tomi. La plainte n’a finalement pas été déposée par l’avocat malien, mais ce dernier n’a pas tarder à se faire remarquer dans
d’autres dossiers brûlants au sommet de l’Etat. En effet, c’est dans un contentieux contre l’Etat malien, dont les tenants de l’époque (la transition) sont soupçonnés
dans une connexion inavouée avec l’opérateur de téléphonie mobile burkinabé Apollinaire Compaoré, que l’avocat du président va exceller.
Quant à Me Kassoum Tapo, peu après l’arrivée du président Ibrahim Boubacar Keïta à la tête de l’Etat, il s’était fait brillamment remarquer. C’était surtout en
devenant l’avocat de la société Guo Star contre l’Etat malien en 2014. Guo Star, représentée par Mohamed Kagnassy, avait signé des contrats scandaleusement
juteux sur le dos de l’Etat.
Dans la foulée de ces tractations commerciales, Kagnassy, présenté comme un spécialiste de l’ingénierie financière, est devenu conseiller du président de la
République. Mais la fin de cette histoire n’était pas rose, un soupçon de surfacturation ayant entouré les contrats signés par le conseiller qui fut contraint
finalement à la démission.
C’est à ce moment là que Me Tapo fit son apparition pour défendre les intérêts de Guo Star contre l’Etat malien. Les contrats de la société ont été annulés,
mais son avocat a quand même pu obtenir la condamnation de l’Etat à rembourser 25 milliards déjà investis par le bénéficiaire des marchés incriminés par
plusieurs rapports d’audit.
En tout cas, Tapo est un habitué des procès de ce genre. Pour mémoire, il aurait défendu dans un procès en 1991 Alain Sissoko, frère de la première dame de
l’époque (Mariam Sissoko) contre le directeur du journal Les Echos (à l’époque Alpha Oumar Konaré). Le procès Alain Sissoko contre Les Echos et son directeur
Alpha Oumar Konaré, aurait été prévu pour le 26 mars 1991, mais il a été empêché par le renversement du pouvoir de Moussa Traoré. C’est ce même avocat des
causes gênantes qui vient d’être officiellement nommé conseiller spécial du président Ibk.
Soumaila T. Diarra
Source: Lerepublicainmali