N’Famoussa Bagayogo est le tout nouveau chef d’antenne du Programme d’Appui à la Décentralisation et à la Réforme de l’État PADRE. Un programme qui succède au Programme d’Appui aux Collectivités Territoriale qui a duré 13 ans. Dans l’entretien ci-dessous M. Bagayogo nous tire le bilan de l’ancien programme et énumère les grandes orientations du nouveau programme
Yéko : Du PACT au PADRE pouvez-vous nous parlé de cette mutation ?
N’Famoussa Bagayogo : le PACT c’est le Programme d’Appui aux Collectivités Territoriale qui a été mis en place depuis 2002 et a pris fin le 30 Mars 2015. Vous voyez il y a eu un long parcours de plus d’une dizaine d’année. Alors ce programme à l’entame, visait certains objectifs notamment faire en sorte que l’administration au niveau des collectivités territoriale, l’organisation du travail concernant les services de base, le développement économique mais également la participation des populations à la gestion publique. C’était l’objectif assigné au PACT. Alors si nous voyons le parcours de plus d’une décennie, nous pouvons dire qu’il y a eu beaucoup de progrès sur pas mal d’objectif, d’enjeux lié à la décentralisation et au développement local. Le PACT avait pour mission d’améliorer le processus de décentralisation pour qu’à terme on puisse réduire la pauvreté afin que réellement les citoyens puissent avoir des meilleures conditions de vie. Alors si on fait une rétro projection, on pourrait noter une amélioration de la participation des citoyens dans la gestion des affaires publiques. Pourquoi cela, 400 communes, des conseils de cercles et des conseils régionaux au Mali ont été appuyés à l’exercice de la restitution publique du compte administratif. Que ça soit le président du conseil régional, le président des conseils de cercle ou les maires alors ils ont fait cet exercice de restitution publique à l’attention de leur citoyen pour qu’en retour ceci puissent se prononcé sur le service rendu par les autorités politique. Alors, quand on venait à cet exercice, il n’y avait pas du tout un texte législatif qui avait été pris en la matière. Mais je suis heureux de vous apprendre qu’aujourd’hui le nouveau code a consacré cet exercice-là, le législateur s’est prononcé pour l’adopter. Il s’impose désormais à l’ensemble des collectivités territoriales du Mali. Je pense que c’est est un élément très important de bonne gouvernance, l’implication des citoyens à leurs propres affaire et qui pourrait par ce chemin apporté beaucoup de changement à leur quotidien. Aussi, nous avons appris aux collectivités comment bien géré les maigres ressources des communes en amenant des outils pour améliorer la gestion comptable. Elles disposent également des outils pour améliorer l’archivage des documents. Car, un citoyen qui établit un acte de naissance aujourd’hui, 10 ans après est en droit de réclamer à la commune. Donc vous voyez que c’est très important d’arriver à ce niveau à archiver les documents des collectivités. Le PACT n’était pas seulement que du social, il a revigoré l’économie des collectivités territoriale et notamment les régions de Ségou et de Koulikoro à travers les ressources propre des collectivités territoriales. Un adage de chez nous dit : « Pour aider quelqu’un à abattre son lion, il faudrait que lui-même le premier concerné commence par la tête ». C’est dire pour solliciter les partenaires à venir nous aider, il faudrait que nous même puissions faire des progrès de mobilisation de nos propres ressources. Le PACT a appuyé certaines communes qui étaient dans des situations très critiques de mobilisation de ressources propres. Si nous prenons la commune de Pelengana par exemple, qui n’a pratiquement pas de frontière avec la commune urbaine de Ségou, elle était à 6% de recouvrement des recettes propre avant notre intervention. Quand nous avions intervenus on a pu rehausser ce taux de mobilisation jusqu’au-delà de 50%. Le critère de mobilisation des ressources est un élément important dans les droits de tirage de l’ANICT. Donc voyez-vous l’impact que cela a généré directement pour la commune. Il faut signaler que cette action a aussi permis aux citoyens de savoir pourquoi ils devraient payé les impôts et taxes. Elle a cultivé l’esprit civique aux citoyens de Pelengana. Donc, moi je trouve que c’est des changements très important qu’il faille répliquer à l’ensemble des communes du Mali.
Yéko: Le PACT s’est mué en PADRE pouvez-vous nous parlé des grandes orientations de ce nouveau programme ?
FB : Le PADRE par définition est le Programme d’Appui à la Décentralisation et à la Réforme de l’État. Alors pourquoi du PACT au PADRE ? Je vous ai parlé des défis et enjeux qui existaient pour la décentralisation en république du Mali. Nous avions passé plus d’une décennie à appuyer les collectivités sur ces défis qui ont effectivement évolués de manière positive. Nous nous sommes dit qu’on ne peut pas rester indéfiniment sur ces progrès. Il fallait qu’on évolue. La décentralisation étant un processus dynamique, on a constaté qu’il y a de grands enjeux liés à la politique et à la réforme de l’état. De commun accord avec nos partenaires depuis le niveau local, national revisité ces défis et enjeux pour voir dans quelle mesure la coopération Germano-Malienne pourrait apporter sa contribution pour aller de l’avant. C’est de là qu’est partit le PADRE qui va apporter un complément et consolider les acquis du PACT le programme finissant.
Le PADRE, a pour objectif de faire en sorte que les structures gouvernementales et administratives puissent utiliser un cadre institutionnel et des instruments de la décentralisation amélioré pour renforcer les capacités économique et financière des régions. Je m’empresse pour dire que ce n’est pas en disant des régions que nous avons omis les niveaux cercle et communes, non, ces niveaux s’y trouve effectivement dans le plan de notre intervention. Car, le décret portant sur la régionalisation, les régions doivent portés le leadership mais en partenariat étroit avec les autre niveaux de collectivité. Le PADRE est là aujourd’hui pour encore accompagner la décentralisation surtout sa nouvelle phase qui est la régionalisation au cœur du processus de la réforme pour les dix prochaines années.
Yéko : Le projet est basé à Ségou. Quel bénéfice pour cette région ?
FB : Le partenariat fécond qui existait du temps du PACT va perdurer dans la mesure où effectivement nous attendons beaucoup de changements qui pourront être au profit de la région de Ségou à l’instar des deux autres régions qui seront appuyé par le nouveau programme notamment Mopti et Kayes.
Pour la région de Ségou, nous disons qu’au-delà de dix ans, Ségou devrait avoir les capacités économiques de la région amélioré à travers des actions initiées par le conseil régional et les autres niveaux de collectivité. Je m’explique si Ségou s’inscrit dans le cadre de la régionalisation, avec les contrats plans, (le tout premier contrat plan a été signé pour plus de quatre milliards entre l’état du Mali et le conseil régional de Ségou) le conseil régional de Ségou va faire en sorte qu’il y aura des conditions favorisant l’épanouissement des acteurs économiques sur le territoire régional donc nous seront là pour appuyer ce processus. Avec ces activités économiques épanouies, ceci vont sans doute impactés sur la réduction du taux de chômage par la création des emplois temporaire ou même permanent au profit de notre couche Juvénile. En plus de cet acquis, il y a l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages qui dit emploi gagné va nécessairement aller au profit des ménages, alors le panier de la ménagère va se trouvé réconforté. Ce qui est recherché également avec cette phase de programme avec la régionalisation est d’améliorer surtout les services de base qui seront rendus aux populations en matière d’éducation, de santé et d’hydraulique. A ces niveaux les citoyens ne sont pas très satisfaits encore des services rendus. Il va falloir revoir tout le processus de maitrise d’ouvrage et des passations de marché pour faire en sorte qu’au finish on puisse avoir des infrastructures ou des équipements de qualité qui seront utilisés par la population. Alors, à terme nous souhaiterons réellement que pour Ségou à la fin du PADRE qu’on puisse constater des changements pour le citoyen lambda. Aussi que la population soit convaincu des actions qui lui sont rendu par les élus et du coup vous voyez cela va aussi accroitre la crédibilité des élus auprès du citoyen.
Yéko : Changement vous en avez parlez, et si vous avez un message à adresser à vos partenaires pour qu’il y a ce changement au bout de ce projet que diriez-vous ?
FB : c’est seulement leur rappelé que le PADRE c’est leur programme. Pourquoi ? Depuis l’entame de la mise en place du programme ; sa phase de formulation, tous les partenaires concernés par le processus ont été associé. Les défis et enjeux qui ont émergés sont le fruit d’un travail collégial depuis la base jusqu’au niveau national. Donc ceci est de ma part un message très fort pour dire que ce programme qui est effectivement le fruit de la coopération Germano-Malienne, est d’abord le leur. Que chacun se sente impliqué du niveau local au plus haut niveau. En tous les cas nos portes restent largement ouvertes et à tout moment. Nous sommes disponible pour qu’ensemble, nous puissions atteindre les objectifs qui ne sont rien d’autre que d’apporter un bien être aux populations.
Propos reuceuillis par
Daouda Coulibaly
source : YEKO