Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, à l’exception du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) qui s’est désolidarisé du mouvement, projettent d’observer encore un arrêt de travail de 600 heures, soit 25 jours, à compter du 2 avril prochain avec rétention des notes.
Ce mouvement de grève interviendra après les congés de Pâques et prendra fin le 8 mai 2020. La Synergie a déposé dans ce sens un préavis en date du 14 mars dernier sur la table du ministre du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique. L’application immédiate de l’article 39 de la Loi N°2018-007 du 16 janvier 2018 portant statut du personnel enseignant des enseignements secondaire, fondamental et de l’éducation préscolaire et spéciale est la raison principale invoquée par les syndicalistes et leurs militants pour justifier cette énième cessation de travail.
Après 20 jours de grève allant du 17 février au 13 mars 2020, les cours devraient reprendre en principe cette semaine.
Plusieurs enseignants étaient sur place dans leurs établissements scolaires respectifs, mais n’ont pas occupé les classes. Ils estiment être en arrêt de travail faute de non paiement de leurs salaires de février 2020. Notre équipe de reportage a fait, hier, le tour de certaines écoles pour apprécier la situation. Au Groupe scolaire «Mamadou Konaté», les classes étaient fermées.
Le coordinateur-directeur de «Mamadou Konaté» Abdrahamane Diallo et quelques enseignants prenaient du thé sous un arbre. Au lycée «Askia Mohamed», des élèves de 12è sciences exactes (TSE) et 12è sciences expériences (TSEXP) s’exerçaient en physique-chimie pour préparer le baccalauréat.
Pendant ce temps, l’enseignant Madjou Démé dispensait des cours privés de comptabilité et mathématiques à des élèves de 12è année pour mieux les préparer à l’examen. «Nous sommes en arrêt de travail parce que nous n’avons pas encore perçu nos salaires de février dernier. Nous empêchons aussi les volontaires de travailler. Tant que nos salaires ne seront pas débloqués, nous ne travaillerons pas», ont averti certains enseignants du lycée «Askia Mohamed». Ces grévistes ont invité le gouvernement à opérer les retenues sur les salaires en fonction des jours non ouvrés et non tout le mois. Les volontaires recrutés par l’état ont été repartis entre les différents établissements scolaires du pays, le 11 mars dernier par le ministère de l’éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Le lycée «Ba Aminata Diallo» a reçu 18 nouveaux enseignants, toutes disciplines confondues. Après avoir reçu leur emploi du temps, ces pédagogues fraichement recrutés ont été repartis entre les classes, en priorité dans les 12è années.
Sur les 36 classes de l’établissement, seules 4 ont pu travailler lundi dernier. Après 25 minutes de cours, les volontaires ont été contraints par les enseignants grévistes d’arrêter les cours, a expliqué un responsable.
Sidi Y. WAGUE
Source : L’ESSOR