Le 5 février 2019, le parti FARE a reçu à son siège une délégation de haut niveau du parti URD dirigée par son 1er vice-président, le Pr. Salikou Sanogo.
Cette rencontre avait pour objet d’échanger sur « les propositions de l’URD relatives aux réformes politiques et institutionnelles du système électoral et la réorganisation territoriale » de notre pays.
Le président du parti FARE, Modibo Sidibé, s’est réjoui de l’initiative de l’URD d’avoir entrepris cette réflexion et de la partager avec le reste de la classe politique.
Après un exposé détaillé du document “les propositions de l’URD relatives aux réformes politiques et institutionnelles du système électoral et la réorganisation territoriale” par les membres de l’URD et après quelques questions de clarifications, la délégation du parti FARE a apprécié la qualité du document.
Mais, le parti FARE, au-delà des propositions, a posé la question de savoir quelle est la position de l’URD sur le schéma global de sortie de crise et le cadre envisagé par le gouvernement pour débattre des reformes.
En réponse à cette question, l’URD estime que le schéma et le cadre proposé par le gouvernement, n’est pas acceptable.
Le 31 janvier 2019, lors de la rencontre inaugurale du cadre de concertation national, créé par Décret du Premier Ministre N°2019-0020/PM-RM du 17 janvier 2019, l’URD a fait une déclaration pour expliquer sa démarche et le contenu qu’elle voudrait du dialogue national. En substance : “L’URD a la très forte conviction que pour sortir de cette crise, notre pays a besoin d’un dialogue politique de haut niveau. Ce dialogue, que notre parti réclame avec d’autres forces politiques et sociales, doit aboutir à un accord permettant le consensus nécessaire sur les réformes institutionnelles et politiques pour une sortie de crise réussie. Cet accord politique déterminera les mécanismes de l’organisation d’un large débat national sincère, global, inclusif, interactif, dynamique et transparent avec l’ensemble des forces vives de la nation”.
“L’URD proclame sa disposition à ne rien ménager pour la réussite de ce dialogue et permettre à notre pays de retrouver la paix, la sécurité et la cohésion. Le dialogue politique national que nous réclamons est, donc, un préalable important et ne peut avoir lieu dans le cadre national de concertation créé par le Premier Ministre. L’accord politique issu de ce dialogue aura force de décision et doit inspirer toutes les réformes à entreprendre. Ce dialogue politique doit être placé sous la présidence d’un facilitateur qui doit lui-même être une personnalité indépendante et consensuelle”.
Pour l’URD, la prise en compte de ses observations à la séance inaugurale, déterminera sa position finale par rapport à la démarche du gouvernement pour les réformes envisagées.
Le parti FARE a fait remarquer que des nuances existent entre cette démarche et la sienne qui privilégie un dialogue national refondateur inclusif ou toute les composantes de la nation prendront part et non les seules forces vives avec à la clef la construction d’un Mali nouveau dans lequel l’ensemble des populations se reconnaitront.
Le parti FARE a rappelé avoir déconseillé au PM sa démarche lors de sa visite à son siège le 7 novembre 2018. Il est clair que la reforme constitutionnelle est une démarche fondamentalement politique et que c’est une vision politique qui doit d’abord et avant tout porter cette réforme, nonobstant la grande qualité des experts retenus.
Pour le parti FARE, la grave crise que le pays connait depuis quelques années, exige de grandes réformes politiques, institutionnelles, économiques, culturelles…
C’est pourquoi, le parti s’est inscrit dans une logique plus vaste de Refondation institutionnelle par un véritable dialogue national.
Les réformes politiques et institutionnelles envisagées par le gouvernement, le processus électoral et le découpage administratif du pays, tout comme les autres sujets majeurs de la vie de la Nation, doivent faire l’objet d’une large concertation de l’ensemble des citoyens Maliens, résidant au pays et de la Diaspora, pour élaborer un processus de sortie de crise crédible et construire une vision consensuelle du Mali de nos espoirs et de nos rêves.
Le parti FARE voudrait qu’ensemble les Maliens portent un véritable renouveau démocratique, une véritable refondation que mérite le pays, en trouvant en nous-mêmes l’imagination et le courage d’apporter aux épreuves et défis nos propres réponses.
“Osons inventer les pratiques politiques, administratives et démocratiques que nous serons en mesure de reconnaître spontanément comme nôtres ; les institutions sur lesquelles chaque Malien doit pouvoir compter pour défendre ses valeurs, ses droits et faire prendre au pays les bonnes directions. Institutions qui doivent enfin inspirer à chacun l’envie de les servir, de les respecter et de les défendre”, indique les Fare.
Le parti FARE voudrait replacer le Peuple au cœur de ce processus. Revenir aux citoyens du Mali. Redonner aux Maliens et Maliennes cette chance historique de se parler, de faire le point et de dire ce qu’ils veulent construire ensemble pour leur pays en tant que Nation.
A l’issue des échanges, les deux délégations ont fait le constat qu’il existe des nuances dans les démarches des deux partis pour aboutir au dialogue national inclusif. Mais dans le fond, l’objectif reste le même.
L’URD insiste sur le dialogue politique de haut niveau, comme préalable à un accord politique qui fixera le cadre et les engagements pour une sortie de crise par un dialogue inclusif.
Dans cette démarche, elle souhaite un front, le plus large possible, pour peser et exiger ce dialogue tant demandé et souhaité par la majorité de nos compatriotes.
A l’issue des échanges deux questions fondamentales ont été posées et auxquelles pour l’instant il ne semble y avoir aucune réponse définitive. Il s’agit de :
1- Comment amener aujourd’hui le pouvoir à ce dialogue refondateur, dont l’objectif est loin d’être une Conférence nationale bis et encore moins demander le départ du Président de la République.
2- Comment, nous, FARE, URD et autres forces politiques, devons-nous faire pour atteindre cet objectif d’un dialogue national refondateur inclusif ?
Pour répondre à ces questions fondamentales, les deux partis ont convenu de se retrouver très prochainement afin d’affiner une stratégie commune pour convaincre le gouvernement et les autres forces politiques et sociales de la nécessité d’aller à ce dialogue national inclusif qui impliquerait tous les citoyens de l’intérieur et de la Diaspora, de la base au sommet de la nation.
Avec Ibrahima Sidibé
Source: L’Indicateur du Renouveau