C’est lors du dernier cadre d’échanges entre formations et département de l’administration territoriale que la nouvelle est tombée. Une orientation partagée par la population mais aussi certains leaders des partis à cause d’une chose : nul ne voit les retombées des financements qui s’attestent par l’incivisme et l’abstention élevée aux scrutins électoraux.
En République du Mali, le financement public des activités des partis politiques trouve son fondement dans la loi N°05-047/du 18 AOUT 2005.Ce financement est annuel et correspond à une aide financière de l’État.
Il doit permettre aux partis de respecter et de faire respecter les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie, de l’intégrité du territoire, de l’unité nationale et la laïcité de l’État.
À travers le financement, les formations politiques doivent remplir une mission d’intérêt général, en concourant par les moyens pacifiques et démocratiques à la formation de la volonté politique, ainsi qu’à l’éducation civique des citoyens et des dirigeants ayant naturellement vocation à assumer des responsabilités publiques.
GESTION OPAQUE DE L’AIDE
Il est à signaler qu’au Mali, ce financement public des partis politiques pose problème.En effet les populations ne souhaitent pas que les dirigeants des partis utilisent l’argent public à leur enrichissement personnel au détriment de l’éducation civique des citoyens. Le deuxième élément porte sur les conditions d’éligibilité.
Ainsi il ressort des analyses que de 2005 à 2019 : ADEMA PASJ a reçu 6 213 474 797 FCFARPM, 6 106 032 423 FCFAURD, 3 956 818 331 FCFACNID, 1 065 941 350 FCFAMPR, 970 333 588CODEM, 737 864 054SADI, 724 118 984PARENA, 648 184 473
Soit un TOTAL de 20 422 768 000 FCFA SUR UN FINANCEMENT TOTAL DE 26 389 959 985 FCFA Ces 8 partis sur plus de 200, ont reçu plus de 77% de ce financement.Or depuis plusieurs années, l’on constate la montée en puissance de l’incivisme.
Il se manifeste notamment à travers la destruction de biens et d’édifices publics, le non-respect des institutions et symboles de la république, la corruption endémique et la violence sous toutes ses formes.
LES PARTIS POLITIQUES ONT DONC ÉCHOUÉ LES FAIBLES TAUX DE PARTICIPATION AUX ÉLECTIONS ILLUSTRENT BIEN CET ÉCHEC
Cette aide de l’État décriée par la population inquiète par rapport à l’utilisation adéquate faite des fonds par les partis politiques, correspond à combien d’écoles, combien de CSCOM avec les commodités et combien kilomètres de route bitumée.Si la continuité de l’État est un principe sacro-saint, la rupture est une nécessité pour la survie du Mali. L’État doit définitivement suspendre le financement normal et redéfinir les priorités.
Zoumana Diarra
Source: EchosMédias