La capitale du Mali a tous les atouts pour stimuler la croissance et améliorer les services publics. Mais elle doit agir vite. C’est le constat fait par un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale.
Le rapport, intitulé Bamako – Un moteur de croissance et de prestation de services, réfléchit à la manière dont la ville pourrait gagner en prospérité, en améliorant à la fois la productivité et la qualité de vie. «En raison de la place prédominante qu’occupe la capitale dans le paysage urbain national, les réformes et les investissements qui y seront engagés rejailliront sur le développement du pays tout entier », lit-on dans le rapport reçu au Journal de l’économie malienne (Lejecom).
Le rapport identifie plusieurs conditions nécessaires pour exploiter pleinement le potentiel de la capitale malienne : réformer les institutions de manière équilibrée, déployer des politiques adaptées et investir dans les infrastructures, le tout avec le souci d’une bonne exécution. Selon le document, cela passe par une utilisation coordonnée des terrains et des infrastructures de liaison, le renforcement des capacités budgétaires et techniques, afin de financer et de mieux gérer les services publics, et par la consolidation des institutions urbaines.
« Bon nombre des problèmes de développement du Mali ont une dimension spatiale, et Bamako se trouve au centre de cette équation. L’importance économique et sociale de la ville ne doit pas être minimisée, sachant que toute décision prise à Bamako aura des effets durables sur le développement du pays », rappelle Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali.
L’analyse porte sur les facteurs sous-tendant les difficultés actuelles de la ville. Conjugué à la médiocrité des transports, ce phénomène freine les déplacements en ville et complique l’accès des citadins à l’emploi et aux services. Des difficultés qui sont en outre aggravées par la fragmentation institutionnelle et l’absence d’investissements adéquats.
« En s’appuyant sur une planification à long terme, Bamako peut investir en amont dans les infrastructures urbaines, d’autant que, grâce aux technologies numériques et disruptives, la ville dispose d’une occasion inédite de résoudre ses plus grosses difficultés », souligne Anna Wellenstein, directrice au pôle d’expertise en développement social, urbain, rural et résilience de la Banque mondiale.
Or, la ville peine à renforcer durablement sa compétitivité et à proposer des services de qualité à ses habitants. Le rapport pointe un développement urbain fragmenté, qui explique en grande partie l’incapacité de la ville à tirer parti de sa croissance.
« Cette forte fragmentation urbaine pèse à la fois sur la productivité, en empêchant le rapprochement entre les emplois et les individus, et sur la qualité de vie, les habitants étant pénalisés par l’augmentation du coût des infrastructures et des services urbains », explique Megha Mukim, économiste senior et auteur principale du rapport.
Pour devenir un moteur de croissance et renforcer l’offre de services publics, Bamako doit selon la Banque mondiale, augmenter les investissements dans un écosystème novateur ascendant destiné à faire participer les habitants à la recherche de solutions aux problèmes urbains.
Mahamane Maiga
lejecom