Les travaux du pont de Kayo sur le fleuve Niger et ses voies d’accès reliant Koulikoro aux 4è, 5è, 6è, 7è et 8 è régions, à travers la RN6 au niveau de Zantiguila, se déroulent normalement selon le chronogramme établi. Les travaux, lancés par le président de la République le 31 octobre 2015 à Koulikoro, concernent un ouvrage de franchissement qui reliera Koulikoro à la Région de Ségou et aux autres Régions de l’intérieur, notamment celles du Nord.
Le pont est long de 972 mètres. Il s’agit particulièrement de la construction d’un ouvrage mixte composé d’une partie en béton armée et d’une structure métallique. Il comporte également 20 travées continues, dont 2 de portée 36 mètres et 18 de portée 50 mètres.
Le profil en travers de l’ouvrage est constitué d’un dispositif de retenue de type S8 adapté, deux trottoirs de 1,25 mètres chacun, 2×2 voies de 3 mètres et une DBA de largeur 0,06 mètres. La largeur roulable et les trottoirs font 15,10 mètres. A cela, il faut ajouter une construction suivie des terrassements et du revêtement de la chaussée. Le corps de chaussée sera constitué d’une couche de fondation de 20 cm en graveleux naturel et d’une couche de base de 25 cm en gravier concassé 0/31,5. Le revêtement de la chaussée sera en béton bitumineux de 7 cm. La longueur de la route est de 27 km. Les travaux sont exécutés par le groupement COVEC-Mali/HNRB pour un montant estimé à 36,977 milliards de Fcfa, financés sur le budget national à 90,45% et par la BOAD à hauteur de 8,4% et doivent durer 30 mois. Le contrôle et la surveillance des travaux est assuré par le bureau CIRA-SA à hauteur de 1,940 milliard de Fcfa financés par le budget national (23,59%) et la BOAD (76,41%).
Selon les responsables de CIRA-Mali, à la date du 15 septembre 2018, le taux d’avancement global des travaux se situe à 90% alors que le délai contractuel est consommé à 92%. Selon les responsables du chantier, la construction des voies d’accès au niveau de Zantiguila, est complètement achevée. Les difficultés quant à elles sont liées à la mauvaise nature du sol au niveau de la pile n°8 et à la pluie qui entrave les travaux. Le maire de la commune urbaine de Koulikoro, Ely Diarra, explique que sa ville a toujours été enclavée. A 60 km de Bamako, la cité du Meguétan n’a pas de débouché. « Maintenant avec le pont qui va aboutir à la RN6, la ville sera réellement désenclavée surtout par rapport à la rive droite du fleuve Niger parce qu’elle est coincée entre la colline et le fleuve.
Le pont permettra aussi d’élargir la ville sur l’autre rive du fleuve », a détaillé l’édile, avant de remercier les plus hautes autorités et donner l’assurance que ce joyau sera bien entretenu. Abdoulaye Guindo, un transporteur, rappelle qu’il n’y a pas de développement sans route. En matière de transport, Koulikoro était dans l’obscurité, estime-t-il. Il n’y avait qu’une seule porte d’entrée et de sortie et les revenus étaient limités. «Avec ce pont, des activités génératrices de revenus seront engendrées. Bref, ce pont sera un ouf de soulagement pour Koulikoro et ses environs. Nous remercions le président IBK pour cette réalisation», ajoute-t-il. Quant à Salah Tounkara du syndicat des exploitants de gravier de Koulikoro, il a salué l’initiative qui, selon lui, permettra aux populations de vivre dignement. «Avant, on ne pouvait aller nulle part sans passer par Bamako. Une fois ce pont terminé, Koulikoro deviendra un carrefour. On pourra se rendre tranquillement à Ségou ou même à Gao sans passer par Bamako. C’est vraiment quelque chose de salutaire, nous disons merci au président pour ce qu’il a fait pour la Région», exprime-t-il.
Mamadou Coulibaly, un autre transporteur, a, lui, estimé que «ce pont va changer notre vie, je suis sincèrement content pour sa construction parce que la traversée du fleuve par le bac nous mettait en retard. Ce pont était attendu depuis longtemps. Nous remercions infiniment les plus hautes autorités du pays».
Amadou GUÉGUÉRÉ
Source: Essor