Amadou Toumany Touré a été entendu comme témoin dans l’affaire présumée de versements occultes de commissions libyennes, relative au financement de la campagne, en 2007, de l’ex-président français, Nicolas Sarkozy.
Selon les informations de Libération, entendu dans les locaux de la Division des investigations criminelles (DIC), l’ex-chef de l’Etat malien a récusé la note publiée par Médiapart. Laquelle, contestée par Sarkozy, et signée par, Moussa Koussa alors chef du service sécurité extérieur libyen, est censée valider les décisions prises lors d’une réunion en date du 6 octobre 2006, pour le financement, par la Libye, de la campagne présidentielle du candidat d’alors par la suite élu.
Pourquoi l’audition d’ATT ? Parce que, rapporte le journal, les juges français pensent qu’il y a une piste malienne dans cette affaire. Ce dont l’ancien président malien n’est pas convaincu. Interpellé sur les fonctions de Cheikh Amadou Kanté présumé porteur de valises des autorités maliennes, ATT a précisé que celui-ci était conseiller technique à la présidence de la République, chef de la cellule de l’avion présidentiel, chargé de la gestion, du suivi, et de son entretien. Il a exercé ces fonctions durant ses 2 mandats. Par ailleurs, Kanté occupait, à cause de ses bonnes relations avec Béchir Saleh, côté libyen.
D’après la source, ATT a toutefois précisé qu’il n’a jamais vu une note officielle nommant Kanté représentant pour le Mali et l’Afrique de l’Ouest du Libya africa investment company (Laico).
A la question de savoir ’’Est-ce que Béchir Saleh était l’interlocuteur direct de Kanté ? ATT a réitéré qu’il n’était que son ami et non son interlocuteur car le Mali n’en avait pas besoin.
Cependant, il a reconnu que quand il y avait quelques difficultés, c’est Kanté qui était sollicité pour échanger avec Béchir Saleh du fait de leurs relations amicales que les 2 hommes entretiennent bien avant que Kanté ne travaille pour lui.
A sujet de ses relations avec le régime de Mouammar Khadafi, ATT a assuré qu’il n’y avait que des liens entre chefs d’Etat.
Enfin, interpellé sur une conversation qui aurait été faite en sa présence, entre Cheick Amadou Kanté et Béchir Saleh, au cours de laquelle il a été évoquée la mise à disposition des comptes bancaires du groupe Bolloré de Liechtenstein pour le financement par la Libye de la campagne présidentielle du candidat Nicolas Sarkozy, ATT a été formel, disant que cette conversation n’a jamais eu lieu.
ATT a été entendu avant la fin de son exil au Sénégal
Victime d’un coup d’État en mars 2012, le président déchu avait quitté le pays pour un long exil au Sénégal. Il a été accueilli, le dimanche, 15 décembre, par une foule nombreuse.
Source : La Vie Senegalaise