Plusieurs dirigeants de partis politiques ont été arrêtés jeudi 21 février à Khartoum alors qu’ils s’apprêtaient à manifester contre le régime. Les manifestations pour demander le départ du président Omar el-Béchir sont quasi quotidiennes. Plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés depuis le début du mouvement il y a deux mois. Mais c’est la première fois que les forces de sécurité interpellent autant de dirigeants.
Parmi la vingtaine de leaders de l’opposition arrêtés, le secrétaire général du Parti communiste soudanais, Mokhtar al-Khatib, la vice-présidente du principal parti d’opposition Umma, Mariam Sadiq al-Mahdi, ou encore Youssef al-Mustapha, porte-parole de l’Association des professionnels soudanais, le principal organisateur de ces manifestations. Tous des figures emblématiques de l’opposition au régime d’Omar el-Béchir, depuis trente ans au pouvoir au Soudan.
Ils s’apprêtaient jeudi à défiler jusqu’au palais présidentiel pour remettre une pétition demandant la démission du président soudanais lorsqu’ils ont été interpellés dans une mosquée ou ils s’étaient rassemblés, explique Rashid Sidahmed du Parti communiste soudanais.
« Cette fois-ci, tous les leaders étaient prêts à marcher côte à côte – certains ont plus de 70 ans, explique-t-il. Et ils étaient prêts à défiler avec les jeunes et à faire face au danger. C’est ce qu’ils avaient décidé. Seuls deux leaders importants n’étaient pas là, on leur a dit de ne pas venir parce qu’ils sont vraiment trop fragiles, trop vieux. »
Une image forte, selon Rashid Sidahmed, que le gouvernement souhaitait certainement éviter. Dans la soirée, la vice-présidente du parti Umma a été relâchée. Quant aux autres, ils étaient toujours détenus.