Trois personnes sont mortes et plusieurs ont été blessées à la suite à une intervention de la police pour disperser une manifestation anti-gouvernementale à Omdurman, ville jumelle de la capitale soudanaise Khartoum, a indiqué jeudi la police locale.
« Un rassemblement illégal s’est tenu à Omdurman et la police a dispersé les manifestants par des tirs de gaz lacrymogène », a dit le porte-parole de la police Hashim Abdelrahim dans un communiqué. « Ultérieurement, la police a été informée de la mort de trois manifestants. Nous avons ouvert une enquête », a-t-il précisé sans donner davantage de détails.
Mercredi, une source médicale avait indiqué à l’AFP qu’un manifestant était décédé des suites de ses blessures et que six autres avaient été blessés par des tirs à Omdurman.
Des centaines de manifestants avaient alors participé à un nouveau rassemblement anti-gouvernemental à Omdurman, sur la rive occidentale du Nil, peu après un rassemblement de plusieurs milliers de manifestants qui avaient acclamé le président soudanais Omar el-Béchir à Khartoum pour soutenir son régime.
Les manifestants anti-gouvernementaux avaient été dispersés par les policiers à l’aide de gaz lacrymogènes. Des médecins du principal hôpital de la ville ont indiqué que la police avait tiré du gaz lacrymogène dans l’établissement.
Des manifestants en colère ont déferlé dans les rues depuis décembre, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, alors que le Soudan, en plein marasme économique et disposant de faibles réserves en devises étrangères, est confronté à une inflation de 70%.
Avant l’annonce faite jeudi par la police, les autorités avaient confirmé un bilan de 19 morts dont deux membres des services de sécurité au cours des manifestations qui ont débuté le 19 décembre. L’ONG Human Rights Watch a pour sa part fait état d’un bilan de 40 morts, dont des enfants, sans compter ceux de jeudi.
Journal du mali