Le Soudan du Sud est en guerre civile depuis 2013. Samedi 7 juillet, les belligérants ont accepté de se partager le pouvoir, en attribuant au chef rebelle Riek Machar un poste de vice-président.
Le projet de texte américain établit un embargo sur les armes jusqu’au 31 mai 2019 à destination du Soudan du Sud. Il autorise les États membres de l’ONU à détruire ou neutraliser toute cargaison d’armes interdites en vertu de l’embargo.
Le document, qui renouvelle pour un an un régime général de sanctions imposé au Soudan du Sud, comporte une annexe prévoyant des mesures individuelles (gels d’avoirs, interdiction de voyager) pour cinq responsables ou ex-responsables sud-soudanais accusés de bloquer un règlement pacifique du conflit.
Il s’agit de Kuol Manyang Juuk, ministre de la Défense, Malek Reuben Riak, ex-chef d’état-major adjoint, Martin Elia Lomuro, au rang de ministre, Michael Makuei Lueth, ministre de l’Information et Paul Malong Awan, ex-chef d’état-major devenu un des dirigeants de l’opposition.
Au sein du Conseil de sécurité, plusieurs pays, dont la Russie, la Chine et l’Éthiopie plaident pour ne pas renforcer le régime général de sanctions afin de ne pas mettre en péril la médiation menée par l’organisation régionale Igad et qui a conduit à l’accord de samedi 7 juillet.
À l’opposé, les États-Unis et leurs alliés européens, soulignent la fragilité de l’entente et jugent nécessaires de garder une pression maximale pour avancer vers la paix, selon des diplomates.
Pour être adoptée, une résolution doit recueillir au moins neuf voix sur les 15 du Conseil de sécurité et ne pas faire l’objet d’un veto d’un de ses cinq membres permanents. La position de Moscou et Pékin n’était pas connue mardi 10 juillet.
Fin mai, le Conseil de sécurité avait menacé de sanctions les belligérants si un terme n’était pas mis à la guerre civile. Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 avec le soutien des États-Unis, mais Washington est de plus en plus impatient devant la gestion du président Salva Kiir. Le pays s’est enfoncé dans la guerre en décembre 2013 quand M. Kiir a accusé son ex-Premier ministre Riek Machar de fomenter un coup d’État. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire majeure.